Université de Yaoundé I : Voici des Ivoiriens dans le campus !

Dans un élan de soutien à une compatriote, plusieurs membres de la communauté ivoirienne au Cameroun ont, le 10 octobre 2018, honoré de leur présence la soutenance d’un mémoire de doctorat Ph.D sur l’enseignement de la langue anglaise dans leur pays.

Après la soutenance de thèse, ambiance conviviale

Au premier regard, des drapeaux orange, blanc, vert qui décorent l’entrée de la salle NBP 7 de la Faculté de lettres, arts et sciences humaines de l’Université de Yaoundé; une foule détendue qui déambule; des familles qui bavardent en bété, baoulé ou en français.Tout donne l’impression que nous sommes quelque part à Abidjan.

Au deuxième regard, des véhicules immatriculés aux initiales diplomatiques camerounaises rappellent que nous ne sommes pas dans un quartier de la capitale ivoirienne, mais à Ngoa-Ekelle. Ce matin, ici, Edgarde Mouhon Syas, l’épouse de l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Cameroun, est face à un jury. Elle soutient un mémoire de Ph.D en langue anglaise. «C’est un moment précieux pour la communauté ivoirienne !», se félicite Gounougo Moussa. Pour le vice-président du Cercle d’amitié Côte d’Ivoire-Cameroun, cette soutenance est davantage un arrêt sur image pour apprécier le déploiement de la communauté ivoirienne.

Discipline et humour
«Contribution of coopérative learning method in the context of teaching English as foreign language: a case study of selected middle and high schools in Cote d’Ivoire». Dans la cour, l’étonnement se ressent à la lecture du libellé de la thèse. Seul le nom de leur pays amène ces compatriotes d’Allasane Dramane Ouattara à des créations comiques. Sur le coup, un homme voue un culte au drapeau du pays des éléphants. «Trois bandes verticales égales de couleurs orange (du côté du mât), blanche et verte. L’orange symbolise la terre (savane) du Nord et la fertilité; le blanc représente la paix et l’unité; le vert représente les forêts du Sud et l’espoir en un avenir radieux», récite-t-il. Le geste et la parole semblent résulter d’un effet poétique amorcé par S.E. Narcisse Ahounou lui-même. Normal; c’est son épouse qui est à l’honneur.

Pour accueillir ses compatriotes, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Côte d’Ivoire au Cameroun rappelle aux uns et aux autres une exigence: la discipline des milieux universitaires en pareille circonstance. Le diplomate réitère qu’il ne faut pas prendre la parole pendant que sa candidate d’épouse est aux prises avec l’imposant jury que préside le Pr Edmond Biloa.

Et puisqu’il y a encore quelques minutes avant le début des «hostilités», certains Ivoiriens croquent d’un trait d’humour le phrasé british. «Tant pis si c’est de l’Anglais de cuisine», s’excuse Edgarde Mouhon Syas. En enseignante avisée, elle s’emploie à corriger les manquements. Elle leur montre comment l’apprenant, la langue anglaise, la performance et l’expérience sensorielle sont inscrits au centre de son travail. Et lorsqu’au bout de trois heures, celui-ci est couronné par une note de 17/20 avec mention «Très honorable», tous les Ivoiriens dans la salle construisent le sens in fine de la soutenance du jour. Pour eux, leur concitoyenne est venue démontrer l’efficacité de l’approche participative d’apprentissage de la langue de Shakespeare. Et cela a convaincu les linguistes camerounais.

Jean-René Meva’a Amougou

 

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