Cemac : 3 000 milliards de F CFA de transactions mobile money en 2017

En 2017, les pays de la communauté Economique et Monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) ont enregistré plus de 197 millions de transactions de mobile money.

Ces transactions ont fait circuler un montant supérieur à 3000 milliards de francs CFA.C’est la quintessence de l’étude de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) sur l’état des systèmes de paiement par monnaie électronique dans la Cemac (Janvier – Septembre 2017). Le nombre de porte-monnaie électroniques a également augmenté de façon considérable, passant de 12,6 millions d’inscrits à la fin 2016 à seize millions en décembre de l’année 2017.

Le taux d’actifs passant de 21% à 28% pendant la période étudiée. En 2017, les recharges de porte-monnaie électronique, c’est-à-dire les dépôts en espèces de la clientèle dans les points de vente, ont atteint 1814 milliards francs CFA. Le mobile money représente 1726 milliards francs CFA, soit 99% des transferts d’argent de ce montant.

Contradictions
La pénétration du mobile money dans la sous-région montre une très grande disparité entre les pays de Cémac. La Guinée équatoriale ne dispose pas d’établissement autorisé à émettre de la monnaie électronique. En République Centrafricaine, le seul produit de mobile money n’a été lancé qu’en avril 2016 avec une activité de «Orange Money RCA» demeurée très modeste.

Quant au Tchad, l’Institut d’émission note un manque de dynamisme des acteurs, notamment ceux émettant le mobile money ainsi que l’environnement économique du pays. Sur le terrain, le rapport de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) constate que le Gabon dispose du meilleur taux d’actifs (51% en 2017) et «peut donc être considéré comme celui où la population s’est mieux appropriée le téléphone portable pour effectuer ses transactions financières».

En outre, les sommes générées par le mobile money interpellent une fois de plus l’environnement de la réforme de ce moyen de paiement dans la Cemac. Les experts redoutent que le mobile money ne développe une économie de paiement, car jusqu’ici elle ne produit que très peu de valeur ajoutée. Certains pays de la sous-région réfléchissent à taxer cette activité, car c’est une manne financière qui «serait sans contribution» aux efforts de développement des Etats.

Zacharie Roger Mbarga

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