INTÉGRATION RÉGIONALEMAIN COURANTE

Coopération militaire: offensive russe en Afrique centrale

Avec son déploiement en République centrafricaine (RCA), la Russie consolide sa pénétration dans la région. Déjà concrète en Angola, au Burundi et au Cameroun, la coopération militaire avec la Russie semble connaitre une croissance importante.

Le président centrafricain et le ministre russe des Affaires étrangères en octobre 2017.

Selon l’agence de presse russe Sputnik, l’Angola a récemment commandé 18 avions de combat multirôle Soukhoi Su-30. Le pays a également sollicité la formation des cadres et l’entretien de nombreux équipements militaires datant de l’époque soviétique. Avec le Cameroun, la coopération concerne également l’acquisition, l’entretien de la logistique et la formation des forces armées.

La destination russe est de plus en plus prisée en Afrique centrale. Et à en juger le sentiment des populations centrafricaines, on pourrait présumer à une opinion favorable de la présence de Moscou. Basées à Berengo (ancien palais impérial de Bokassa) à 85km de Bangui sur la route sud-ouest, les forces spéciales russes viennent d’achever la formation d’une centaine d’hommes des Forces armées et de défense centrafricaine (Faca).

Les locaux ont été outillés en maniement d’armes sophistiquées que le pays de Vladimir a offert à la RCA dans le cadre de son mandat onusien. Des hélicoptères sont également montés par eux surplace à Berengo. Selon Fourier Fiacre Wambobo, cadre au ministère centrafricain des Affaires étrangères et habitant du quartier Bimbo, «Les forces spéciales russes sont plus appréciées que les autres contingents. La population veut même que les Russes soient plus présents et nombreux sur le territoire. Les gens en ont marre des français et même la Minusca».

Stratégie La percée de la Russie en Afrique centrale sonne comme une croisade. Dans ce supposé pré carré français, la présence russe est vue comme un positionnement en territoire occupé. Dans son édito international du 12 février 2018 sur Europe 1, Didier François soulignait «l’inquiétude des militaires et des diplomates français qui observent un déploiement de forces spéciales russes en Centrafrique». Le déploiement russe se situe dans une dynamique globale d’intensification de l’influence des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud). C’est également une implémentation de la nouvelle diplomatie russe plus offensive dans le monde et en Afrique. Surtout après le repli russe d’après-guerre froide.

ZRM

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