Minpostel-ZTE : Le réseau n’est pas encore bien stabilisé

Bien que félicité publiquement par Mme Minette Libom Li Likeng, le prestataire chinois reste tenu d’honorer entièrement son cahier de charges.

Si l’expression «remuer ciel et terre» devait un jour se doter d’une traduction littérale, c’est peut-être dans le projet du RNTU qu’elle la trouverait. «Reconnaissons-le, ce ne fut pas un long fleuve tranquille!» En le disant ce 13 juillet 2022, Mme Minette Libom Li Likeng confesse le caractère laborieux du chantier. Tumultueux, le pilotage des travaux a en effet fait craindre un échec aux autorités camerounaises. À différentes échelles, une tension vive s’était installée dans les jeux d’acteurs et les interfaces institutionnelles. D’après nos sources, cela avait alors légitimé la colère de Mme Minette Libom Li Likeng contre Zhongxing Telecommunication Equipment (ZTE), adjudicataire du contrat pour la mise en place d’un RNTU au Cameroun.

Point pour point
Connue pour sa lutte contre les embarras, la ministre des Postes et télécommunications entreprend d’informer la présidence de la République du Cameroun de la situation. «Faisant suite à l’avis technique que le Minepat a sollicité du Mintp, pour la construction de ces deux centres de données, il en ressort une surfacturation de 1,832 milliard FCFA», écrit-elle le 21 septembre 2016. Dans une autre correspondance adressée le 22 avril 2019 à son inspecteur général en charge des questions techniques, la Minpostel assumait encore que «la somme des prestations calculée dans le devis quantitatif et estimatif est inférieure au montant inscrit sur le marché, soit une différence d’environ 2 milliards de FCFA». En clair, Mme Minette Libom Li Likeng évoquait des surfacturations du prestataire chinois.

Ce dernier, sans parler d’erreurs, était resté très discret sur l’affaire, préférant entamer des procédures à l’amiable. D’où le phrasé prudent de la Minpostel qui, ce 13 juillet 2022, prend au mot le prestataire chinois. «Il s’agit au cours de cette visite, de nous assurer de la fonctionnalité de l’infrastructure au terme des travaux, et de déterminer par la suite, les conditions de l’opérationnalisation du projet. Cette phase ouvre ainsi la période contractuelle de garantie, pendant laquelle l’entreprise ZTE s’est engagée non seulement à optimiser le réseau, mais également à accompagner le Gouvernement dans la prise en main de l’infrastructure», décline-t-elle.

Jean-René Meva’a Amougou

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