À la 12e Conférence ministérielle de l’OMC: l’Afrique centrale milite pour le multilatéralisme commercial

Portée par Luc Magloire Mbarga Atangana, la parole de la sous-région à Genève a été construite en événement de type «tout pour le tout»

Du 12 au 17 juin 2022, tous les 164 pays membres de l’OMC (Organisation mondiale du Commerce) étaient en conclave à Genève (Suisse). Lors desdites assises, Luc Magloire Mbarga Atangana a assuré le rôle de Coordonnateur du Groupe Africain. Parlant au nom de ce dernier, le ministre camerounais du Commerce (Mincommerce) a fait une déclaration. «Laquelle réaffirme la nécessité de replacer le développement au centre des objectifs recherchés par le multilatéralisme commercial incarné par l’OMC, conformément à l’esprit du Kennedy Round et de la partie IV du GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le Commerce)», relaient des sources diplomatiques camerounaises.

Discours
Celles-ci mettent surtout en relief la position commune des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Ceux-ci ont adopté une déclaration dans laquelle ils rappellent que «le multilatéralisme commercial un instrument destiné à promouvoir le développement des États et des nations par le biais du Commerce et non comme un mécanisme de conquête des parts de marchés toujours plus grandes et d’asservissement des plus faibles».

Lors de la clôture des travaux au petit matin du 17 juin 2022, apprend-on, la même idée a servi de viatique au discours d’Ali Djadda Kampard (ministre du Commerce et de l’Industrie du Tchad). Celui-ci, en sa qualité de Coordonnateur du Groupe des pays les moins avancés, s’est fendu en un vigoureux réquisitoire. «L’OMC n’est plus un club occidental au sein duquel les quelques pays les plus riches décideraient, seuls, des règles relatives aux échanges internationaux de marchandises et de services. Certains pays ont commencé à se forger une doctrine du commerce mondial ; ont hiérarchisé leurs intérêts et se sont donné les moyens de se faire écouter. Mais le blocage actuel de la négociation renvoie plus à une crise du système multilatéral dans son ensemble qu’à un conflit insoluble entre le Nord et le Sud», a fait constater Ali Djadda Kampard.

Conformément au cadre de sa production, ce discours est venu se rattacher à une intention des pays africains évoquée lors de la 11e Conférence ministérielle de l’OMC de 2017 en Argentine. À cette occasion, les ministres du continent avaient unanimement dénoncé quelques asymétries implicitement validées au sein de l’OMC (textes contradictoires, primeur accordée à la parole de pays économiquement puissants, entre autres).

Ongoung Zong Bella

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *