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Jeanne Danielle Nlaté: «Pour la Fotrac 2022, on est bien parti pour un bal CEEAC-CEDEAO»

La présidente du Réseau des femmes actives de la Cemac (Refac) fait le point des préparatifs de la Foire transfrontalière annuelle d’Afrique centrale prévue du 28 juillet au 6 août 2022 dans la zone des trois frontières à Kyé-Ossi, Bitam et Ebibeyin

Journal Intégration: Quelles sont à ce stade les grandes étapes de l’organisation déjà franchies?
Jeanne Danielle Nlaté: À moins de deux mois, puisque la Fotrac commence le 28 juillet 2022, on peut dire que nous sommes à 75%. Nous avons eu la confirmation de plusieurs partenaires, institutionnels notamment. Déjà d’office le ministère du Commerce (Mincommerce) avec lequel nous travaillons. Et puis les entreprises parapubliques et publiques. Au niveau de la sous-région, on a la CEEAC avec le Projet d’appui aux frontières-GIZ et le Bureau régional des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca). D’autres sont encore attendus. Nous avons sollicité les grandes institutions bancaires, les banques de développement bien sûr. On attend et, en même temps, on est dans la mobilisation des participants.

Justement, comment se présente la mobilisation?
On a déjà enregistré la confirmation de la participation des pays de l’Afrique de l’Ouest. Il y en a déjà sept. On est bien parti pour un bal CEEAC-Cedeao avec une majorité sénégalaise. Puis le Togo, la Côte d’Ivoire et le Benin.

Qu’en est-il des délégations du Refac censées venir de différents pays?
En principe, avec l’appui de la GIZ au Programme frontières, on pourrait avoir les onze pays de la CEEAC, en plus des experts venus de Guinée, du Mali. Ce sont des experts des questions de médiation. Parce que nous parlerons certes de la Zlecaf, du commerce intra régional, de la facilitation des échanges, des problèmes enregistrés le long des corridors, des difficultés à franchir les frontières, des questions de visas, mais on abordera également les questions de négociation et de médiation. Nous avons prévu une formation des médiateurs et médiatrices au profit des jeunes et des femmes aux frontières.

Est-ce que tout est déjà au point au plan administratif pour que les difficultés de libre circulation des délégations ne soient plus à l’ordre du jour?
On avait eu la grâce d’avoir en face les différents gouverneurs et préfets des trois pays. Et le plaidoyer est monté très haut. Ce qui fait qu’au retour, l’année dernière, toutes les barrières étaient levées. Nous pensons que cela a fait tache d’huile et que cette fois-ci, on pourra éviter cela.

Mais déjà pour anticiper et prévoir ces désagréments, on a pensé que les participants venus des pays étrangers vont se retrouver trois jours avant à Yaoundé, et nous partiront en cortège. Ils visiteront la ville, échangeront avec les artisans, PME et autres opérateurs qui n’ont pas la possibilité de se déplacer. Autrement dit, on intègre l’aspect tourisme, découverte et visites des marchés.

On ne va pas dire que la route n’est pas en bonne état entre Ébolowa et Yaoundé, même si c’est une réalité. Mais on ne veut pas qu’ils partent avec une image désastreuse du Cameroun. On va donc passer trois jours à Yaoundé, et le départ se fera ensuite en groupe les 27 et 28 juillet.

Qu’est-ce qui a été arrêté à la dernière réunion préparatoire de Kyé-Ossi?
Les autorités se sont montrées favorables. Celles locales se sont mobilisées sous la houlette du préfet qui a présidé la réunion. Les autorités gabonaises ont aussi déclaré être prêtes à accueillir de leur côté, comme l’année dernière, la manifestation.
Pour ce qui est de la Guinée Équatoriale, on a rencontré le consul à Ébolowa. Il a indiqué que l’édition 2021 qu’il a vécue était une très bonne expérience. Et qu’il mettrait un point d’honneur à transmettre toutes les correspondances à sa hiérarchie. Donc, nous attendons officiellement qu’il se manifeste.

Quelles sont les grandes mesures d’accompagnement dont vous bénéficiez de la part du gouvernement camerounais?
Nous avons déjà l’appui institutionnel du gouvernement qui est immense. Parce qu’il y a un arrêté du Premier ministre depuis 2012 instituant un Comité ministériel élargi au secteur privé. La seule difficulté, c’est les moyens financiers de fonctionnement. On a également l’engagement du Mincommerce, Luc Magloire Mbarga Atangana qui saisit ses homologues des pays voisins. C’était encore le cas récemment avec le ministre de la RDC qui a souhaité être notifié officiellement parce que ça l’intéresse. Nous sommes également en attente. Mais on sait déjà que pour l’Afrique centrale, la RDC est le pays à l’honneur. Ce sera le Sénégal pour les pays de la Cedeao.

Nous avons par ailleurs un appui financier conséquent du Mincommerce. Ce qui fait que nous bénéficions d’un appui institutionnel, technique et financier du gouvernement du Cameroun.

Interview menée par

Théodore Ayissi Ayissi

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