Désengorgement de Yaoundé: la Cemac dans le beau rôle

Comment convaincre ceux qui ont de l’argent à financer la construction de la voie de contournement de Yaoundé (VCY)? La question inaugurale de la table-ronde des bailleurs de fonds, organisée dans la capitale camerounaise le 24 mai 2022, établit un lien a priori non évident entre le site du chantier et la Commission de la Cemac. Seulement, en mettant en regard la question de la circulation avec celle de l’intégration sous régionale, les réflexions dépositaires de cette problématique postulent que la construction de la VCY intéressent bel et bien l’institution communautaire. Cet intérêt s’opère ainsi à partir des questions plus pratiques de la circulation, de la construction des voies de communication et de l’intégration physique du territoire de l’Afrique centrale.

Et la Cemac fait entendre sa voix. Au cours de la table-ronde de ce jour, elle assume que plus les échanges se multiplient à travers des voies de communication fluides et plus s’affirme l’intégration des peuples. «Notre satisfaction pour l’objet de cette rencontre est d’autant grande qu’il s’agit pour la sous-région Afrique centrale d’une initiative d’une extrême importance; qui impactera substanciellement et positivement le développement des échanges commerciaux intra-communautaires sur les deux corridors Douala-Bangui et Douala-Ndjamena», déclare Richard Zogo Ekassi. D’après le conseiller technique de la Cemac en charge des Relations avec l’Union Européenne et Représentant du président de la Commission de la Cemac, la participation de l’instance communautaire à un niveau ou à un autre a été l’une des grandes forces du projet VCY.

Sur ce plan, une brève mise en perspective historique renseigne que le Gouvernement camerounais s’était investi à inscrire le projet VCY sur la liste des projets prioritaires du Plan de développement de transport en Afrique centrale. À cet effet, «l’Union européenne avait consenti de financer les études techniques y relatives à travers les fonds du Programme de facilité de coopération technique II relatif au Programme indicatif national (PIN) du 11e FED du Cameroun. Et face à l’ampleur des contraintes budgétaires non maîtrisables, l’Ordonnateur national FED du Cameroun avait sollicité et obtenu l’appui de la Commission de la Cemac pour la mobilisation des fonds du Programme de facilité de coopération technique V pour l’Afrique centrale dont la Cemac assure le rôle d’Ordonnateur régional», retrace Richard Zogo Ekassi.

Et parce que, dit-il, l’activation du processus prévoyait une planification souple et flexible du projet VCY, «une délégation de compétence supranationale habilitant l’Ordonnateur national FED du Cameroun à agir, par délégation, en qualité d’Ordonnateur régional FED avait été concédé par la Comm ission de la Cemac et notifiée aux délégations de l’UE de Bangui et de Yaoundé, en vue de compléter les financements du projet».

JRMA