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Boycotter les médias occidentaux: un devoir panafricain

Au regard de la portée géostratégique des canaux d’information, l’Afrique, au cœur de tous les enjeux, se doit de rester vigilante face au déploiement médiatique sur son sol, si elle veut se défaire de l’assujettissement extérieur et reconstruire une pensée africaine. 

A défaut de les voir purement et simplement interdits par les dirigeants africains, souvent à la solde de leurs gourous occidentaux, il s’avère urgent pour tout africain épris de liberté de se priver définitivement et sans délai de ces sources de pollution mentale.

RFI, France 24, LCI, BFM TV, BBC, VOA, CNN, Euronews et toute la clique des médias aux ordres qui ont en partage et pour seule raison d’exister la propagande mensongère au service de l’impérialisme occidental, doivent être bannis du paysage médiatique africain. Ce sont des instruments de manipulation à grande échelle qui constituent une menace permanente de déstabilisation de nos pays, des armes de désinformation massive pour semer le chaos en Afrique. Le Mali a donné le ton en suspendant définitivement RFI et France 24, les autres pays africains se doivent de suivre, qu’il s’agisse de décisions au sommet de nos Etats ou à la base par les populations.

Mais ces médias mensonge n’opèrent pas seuls. Ils ont des relais sournois en Afrique. Assumés ou non, ces ennemis de l’intérieur relaient servilement les contenus orientés, sans le moindre filtre. Ces médias locaux ne sont que des suiveurs complexés de tout ce qui vient d’ailleurs, et perpétuent l’idée d’une Afrique infantile. Le plus illustre d’entre eux étant sans doute « Jeune Afrique », média « Bounty » par excellence, dont l’étiquette de prostituée assumée n’a jamais été altérée. Ce magazine créé en 1958 reste inscrit dans la lignée du maintien de l’Afrique dans les geôles du colonialisme, avec de fausses allures de soutien à l’émancipation du continent. Champion toutes catégories du clientélisme et de la surenchère auprès des dirigeants africains, ce porte-voix de la Françafrique doit être proscrit partout en Afrique.

Quelques chiffres donnent le tournis et indiquent à suffisance les projets de ces médias en Afrique et dans le monde. Avec pour mission régalienne le formatage des esprits africains, initialement « Poste Colonial », Radio France International est créée en 1931, à des fins de propagande impérialiste. Tout comme le franc CFA, il s’agit d’un dangereux outil d’asservissement des peuples africains. Comme France 24, c’est une entité du groupe à capitaux publics France Média Monde, doté d’un budget de plus de 250 millions d’euros et jouissant de la plus grande audience en Afrique « francophone ». Diffusée mondialement en français et en 15 autres langues, via 154 relais FM, sur une trentaine de satellites à destination des 5 continents, RFI compte plus de 1700 radios partenaires qui reprennent ses programmes. Avec un budget de plus de 600 millions d’euros annuel, la British Broadcasting Corporation (BBC) elle, créée il y a 100 ans, dépasse les 500 millions d’auditeurs dans le monde, dont plus de 110 millions par semaine en Afrique. Le champ de conquête médiatique constitue le pipeline des guerres culturelles, économiques et politiques menées par l’occident à travers le monde.

La désinformation est une arme fatale contre l’Afrique qui en souffre cruellement depuis sa malheureuse rencontre avec l’occident. Le principal allié des ennemis de l’Afrique étant le mensonge, il est impératif de commencer par s’en prémunir. Lorsque des médias ne font pas les affaires de ces pays dépositaires de la bonne conscience universelle, ils n’hésitent pas à les interdire. Pourquoi les africains devraient être indulgents face à ces canaux officiels de manipulation des masses en Afrique ?  Il est urgent que de véritables médias africains voient le jour et se démultiplient pour contrecarrer cette déferlante propagandiste au service de l’hégémonie occidentale. Les initiatives privées, mais aussi des appuis gouvernementaux doivent être initiés. Il y va de l’intérêt suprême du continent. On ne peut pas être un africain conscient et continuer de s’abreuver à la source de ces canaux de conditionnement psychique. Toute révolution nécessitant l’adoption de comportements conséquents, ces médias toxiques doivent être impérativement boycottés pour assurer à l’Afrique la reconquête de sa souveraineté.

 

Paul ELLA, analyste Financier, Directeur du Centre Africain de Recherche en Géostratégie

 

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