Terrains titrés et non titrés à Mfou: le marché dans la bulle inflationniste

Bien que le département figure sur la «liste noire» du Mindcaf, l’achat et la vente des parcelles continuent d’y avoir lieu… Désormais, au prix très fort.

À Mfou (chef-lieu du département de la Mefou-et-Afamba), Il y a quelque chose qui fait déjà partie intégrante du paysage urbain: les annonces immobilières. Quand on parcourt les rues de la ville, l’attention est attirée par des pancartes aux caractères voyants accrochées aux poteaux dans certains carrefours fréquentés. «Ici, d’une part, il y a le marché de la ressource foncière, le foncier brut, dont les usages sont multiples (agricoles, forestiers, espaces bâtis, etc.), et, d’autre part, le marché des terrains à bâtir qui ont été produits, après aménagements ou recyclage», éclaire un démarcheur bien connu des services départementaux du Mindcaf.

Calcul
Selon ce dernier, «le terrain ne se vend plus comme avant l’interdiction du ministre. Maintenant, au meilleur des cas, c’est 50 000 FCFA le mètre carré là où on ventilait à 10 ou 20 000 FCFA». L’idée de base sous-tendant cette hausse du prix du mètre carré est que tout propriétaire foncier effectue un calcul simple avant de réaliser une opération immobilière sur un terrain donné. Il estime tout d’abord le prix du risque de l’opération. À en croire un autre démarcheur, cela englobe le prix du terrain ainsi que «la bière des témoins et celle des éventuels agents du Mindcaf».

Au-delà de ces généralités, il faut souligner que les conditions de vente ne sont plus les même pour tous les acteurs. «On s’assure qu’on n’a pas affaire aux espions. On fait aussi notre enquête avant de nous engager», confie quelqu’un qui se réclame d’un obscur «syndicat des propriétaires fonciers de Mfou». Une certaine rumeur crédite cette organisation d’une compétence policière lors des transactions. Désormais, «il est strictement interdit de vendre plus de 3000 m²», apprend-on.

Derrière cette logique, on voit l’effet de la mesure le 28 avril dernier par le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf), Henri Eyebe Ayissi. Ce dernier a suspendu les immatriculations directes et des concessions concerne les départements de la Lékié, la Mefou et Afamba, la Mefou et Akono, le Mbam et Inoubou, le Mbam et Kim, la Haute-Sanaga, dans la région du Centre ; le Dja et Lobo, la Vallée du Ntem, l’Océan, la Mvila (Sud); le Wouri, la Sanaga-Maritime, le Moungo, le Nkam (Littoral); le Noun (Ouest) ; la Bénoué (Nord); le Fako (Sud-Ouest); la Mezam (Nord-Ouest); le Lom-et-Djérem (Est); le Mayo-Banyo et la Vina (Adamaoua).

Ongoung Zong Bella

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