Réduction des exportations : le Cameroun fait fi des réticences de la Banque mondiale

Le gouvernement suspend provisoirement les exportations de certains produits alimentaires dans la région de l’Est, foulant aux pieds les mises en garde de la Banque mondiale sur de telles décisions.

Dans une correspondance datant du 22 avril dernier, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, enjoint le gouverneur de la région de l’Est de prendre des mesures afin de suspendre les exportations de riz, céréales, huiles raffinées, farine de blé et ciment dans son territoire de commandement. Cette interdiction rencontre celle existant depuis 2021 dans les frontières terrestre du Grand-Nord.

Le Cameroun ne tiendra pas ainsi compte de la mise en garde de la Banque mondiale de s’abstenir de toute interdiction d’exportation des produits locaux. «Il est en effet essentiel d’éviter les erreurs du passé telles que des interdictions d’exporter ou autres types de restrictions, de façon à prévenir d’éventuelles pénuries, voire une hausse des prix. Le financement de ces mesures dans le contexte d’un espace budgétaire limité va requérir l’aide de la communauté internationale sous la forme de nouveaux prêts à des conditions concessionnelles», alertait l’Institution dans son rapport Africa’s pulse du mois d’avril. Au nombre des risques potentiels à anticiper de cette manière figure celle liée à un surendettement du pays.

Le Cameroun subit de plein fouet les effets de la guerre opposant l’Ukraine à la Russie sur la disponibilité de certains produits ; à cela s’ajoute la hausse des coûts des matières premières à l’international. Des facteurs qui, réunis, occasionnent une pénurie et une augmentation des prix sur le marché local. En limitant les exportations vers les pays accessibles par la région de l’Est (Centrafrique et Congo), le gouvernement veut éviter un épuisement rapide des stocks disponibles.

D’autres mesures sont effectives dans au Cameroun pour lutter contre la vie chère. Il s’agit entre autres des mécanismes de subvention des coûts, des exonérations fiscales, la levée de certaines barrières tarifaires à l’importation.

Louise Nsana

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