Élevage à Yaoundé : le prix de la provende s’envole

Comme dans les autres secteurs de l’alimentation, l’aliment industriel destiné à l’élevage des porcs, poulets et poissons voit ses prix augmenter dans la capitale camerounaise.

L’inflation galopante des produits entrant dans la composition de la provende rend les fabricants yaoundéens circonspects. Leur étonnement doublé d’une colère vient de ce que les grossistes décident de l’augmentation des prix de manière cavalière. Beaucoup d’acteurs évoluant dans ce secteur ne savent plus à quel saint se vouer. Et pour Abel, gestionnaire d’une provenderie à Mvog-Atangana Mballa, c’est l’angoisse totale. «Quand tu dors, tu n’es pas sûr que les prix de la veille seront les mêmes le lendemain matin», indique le producteur. Ce constat fait par Abel est loin d’être un cas isolé dans la cité capitale. La ronde faite dans les différents lieux de production des intrants destinés à la production de la viande permet de voir que les prix connaissent en effet une hausse drastique. Le sac de blé est passé de 3500 à 4500 FCFA, celui du maïs est passé de 180 FCFA à 260 FCFA, celui du tourteau de palmiste comme celui du soja ont aussi très radicalement augmentés de 150 à 250 FCFA.

Explication
L’explication donnée par les grossistes tient à l’impact de la guerre en Ukraine d’où provient le son de blé vendu au Cameroun.
«Lorsque l’on pose la question sur les produits locaux comme les coquilles, aucune réponse ne nous est donnée», fulmine le revendeur de provende à Emana. Ce dernier a dû enlever sa plaque afin «d’échapper aux impôts», avoue le monsieur. Du côté  d’Abang sur la route de Mfou, Fritz Ntsama affiche une mine grave. Cet éleveur de poulet explique: «je ne sais pas comment faire avec les poulets. L’argent que j’ai en main ne me permet pas de faire mes emplettes».

Selon ce qu’il dit avoir constaté, «le sac de démarrage (aliment poulet) coûte 16500 alors qu’il y a une semaine, il l’achetait à 15 000 FCFA». Ces semi-grossistes se plaignent ainsi de l’attitude des grossistes qui anticipent et informent du jour au lendemain que tel ou tel produit a augmenté. «Ce qui n’est pas normal», crie Abel. Parce que dit-il, «ils nous mettent en difficulté avec les
clients». Cette situation impact sérieusement le chiffre d’affaires. Selon Jean Kamga, il est passé de 30 sacs à 10 sacs de son de blé par semaine. Une provenderie à Awae escalier, confirme cette tendance. On y est passé «de 15 sacs d’aliments complets à 6 sacs», apprend- on. Toutes nos tentatives pour obtenir des réponses auprès des grossistes sont restées infructueuses. «Les patrons n’ont pas donné d’instructions pour parler», explique des employés. La seule issue pour Abel est que le ministère
du Commerce sévisse.

André Gromyko Balla

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