Devoir de mémoire : il était une fois, l’esclavage en Afrique!

Des chercheurs africains et européens racontent ce pan douloureux de l’histoire du continent, au cours des assises organisées à l’Université de Yaoundé I le 19 avril dernier par le réseau Slafnet.

Un colloque international sur l’esclavage en Afrique. Trois jours de travaux : 19 au 21 avril 2022. Un lieu mythique et symbolique : l’Université de Yaoundé I. Un panel de choix: des chercheurs venus d’Afrique et d’Europe. Voilà les ingrédients d’un banquet intellectuel sur la thématique de «l’esclavage en Afrique: Savoirs et décloisonnements ». Autour de la table: l’organisation non gouvernementale Slafnet (Esclavage en Afrique: un dialogue entre Europe et l’Afrique), l’Institut de Recherche pour le Développement pour l’Afrique centrale (IRD), l’Université de Yaoundé I, l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF)… Ce «qui montre l’attention de cette institution universitaire à la recherche», confie Eric Mathias Owona Nguini. Selon le Vice-Recteur de l’Université de Yaoundé I, la thématique de l’esclavage en Afrique est très importante «dans ses formes effectivement anciennes, mais aussi dans ses formes relativement récentes. L’esclavage a eu un poids dramatique dans l’histoire de l’Afrique et continue d’avoir un impact significatif sur le fonctionnement des sociétés africaines, voilà pourquoi la communauté scientifique universelle, venant de différents pays (France, Mali, Burkina-Faso, Haïti, Niger et du Cameroun) se réunit à Yaoundé pour en parler», renchérit-il.

La Coordonnatrice du réseau Slafnet, Marie-Pierre- Ballarin, constate que les séquelles de l’esclavage en Afrique sont encore vivaces. Les héritages sont nombreux, diversifiés, douloureux parfois et extrêmement sensibles. Face à ce traitement inhumain, dégradant, et portant atteinte à la dignité humaine, «sur le continent Africain, les victimes de l’esclavage ancien et contemporain se font de plus en plus entendre, exigeant la prise en compte de leur passé par leurs nations», remarque-t-elle.

Les différentes régions du continent ont pris part à ce colloque, illustrant à la fois «l’hétérogénéité des situations et en même temps la généralité du phénomène», déclare Jean Marc Hougard, représentant de l’IRD. Ce qui contribue d’inscrire durablement la question de l’esclavage du continent africain dans les sociétés occidentales et de l’océan indien, dans l’agenda de la recherche et dans les curricula des enseignements en sciences sociales des institutions universitaires africaines. Cette conférence a pour ambition de renforcer «les réseaux scientifiques internationaux, particulièrement le réseau africain – caribéen et européens créés dans le cadre du programme Slafnet, permettant également d’opérer un rapprochement à l’échelle du continent entre chercheurs universitaires africains francophones, lusophones, et anglophones», conclut le représentant de l’IRD pour l’Afrique centrale.

Olivier Mbessité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *