Electricité au Cameroun : Le temps d’un véritable appariement de l’offre et de la demande

Le ministre de l’Eau et l’Energie se veut optimiste au regard des chantiers infrastructurels menés pour rattraper les retards en matière d’énergie.

Le secteur de l’électricité au Cameroun a-t-il évolué depuis 1990 ? Les contours de la réponse à cette question restent flous. Et pour le gouvernement camerounais, ils le sont parce que le contexte économique précaire a imposé sa loi sur les investissements. « Le dernier ouvrage majeur de production financé par l’État à travers la SONEL aura été l’extension de la centrale hydroélectrique de Songloulou en 1988. Ainsi entre 1990 et 2006, aucun nouvel ouvrage de production hydroélectrique ainsi qu’aucun autre investissement majeur dans le réseau de transport ne seront exécutés. Tous les projets de production envisagés pour succéder au barrage de Songloulou à l’effet de satisfaire la demande en électricité furent suspendus à l’instar de Lom Pangar, Nachtigal, Memve’ele. Il en est de même pour les projets de transport d’électricité tels que l’augmentation des capacités de transformation et le bouclage des principales villes de notre pays », a expliqué Gaston Eloundou Essomba à la presse. Pour le Minee, le débat n’est pas nouveau. Il s’est posé avec force au début des années 2000 où pour la première fois le mot délestage sera prononcé du fait d’un déséquilibre structurel entre l’offre et la demande en électricité. 

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Perspectives gaies

« À la faveur des nouvelles marges budgétaires dont Il dispose depuis les années 2010, l’Etat a réalisé divers investissements aussi bien dans la production, que dans le transport et la distribution de l’électricité. Ces investissements visent principalement à rattraper le retard et se projeter vers un avenir beaucoup plus prometteur », a souligné le membre du gouvernement. C’est que, en plus de quelques acquis (la construction du barrage de Lom Pangar, la mise en service des centrales solaires notamment), d’autres actions d’envergure sont annoncées. Gaston Eloundou Essomba parie essentiellement sur la mise en service définitive de la centrale de Memve’ele (prévue à la fin du mois de mai 2022) ; l’accélération de la maturation du projet de construction d’un barrage réservoir sur le fleuve Ntem ; réalisation à bonne fin du Projet hydroélectrique de Bini à Warack et la mise en œuvre de quelques projets, à l’instar de la centrale thermique à gaz de Limbé (350 MW), et les barrages hydroélectriques de Grand Eweng (1000 MW), Chollet (600 MW), Kikot (500 MW), Katsina Ala (285 MW), Menchum (72 MW), etc.

Toujours sur le registre des actions à venir, l’on retient un important portefeuille de projets dont l’enveloppe est d’environ 500 milliards FCFA. Le pactole est destiné à divers projets : interconnexion des réseaux interconnectés Sud et Est, et du renforcement du réseau de transport des régions de l’Ouest et du Nord-Ouest ;  renforcement et de stabilisation du réseau électrique de la ville de Yaoundé; remise à niveau des réseaux de transport d’électricité et de réforme du secteur, pour lequel les entreprises sont déjà recrutées; renforcement et de stabilisation du réseau électrique de la ville de Douala dont l’entreprise responsable est en cours de recrutement ; construction d’une ligne 400 kV entre Nachtigal et Bafoussam ; interconnexion RIS-RIE d’ici la fin du mois de mai 2022 ; interconnexion RIS-RIN d’ici la fin de l’année 2025, entre autres. Au cours des 5 prochaines années, les projets déjà maturés dont le démarrage sera effectif porteront sur une enveloppe globale de 2 000 milliards F CFA.

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Jean René Meva’a Amougou

 

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