Dépositaire central unique de la Bvmac : prorogation de mandat pour la Beac

Le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale l’a affirmé ce 17 mars lors d’une conférence de presse au siège de son institution à Yaoundé. La Banque centrale est appelée à jouer ce rôle jusqu’à la fin de la période transitoire.

La deuxième phase du processus d’unification des marchés financiers de la sous-région Afrique centrale suit son cours. Elle s’appuie en particulier sur un certain nombre d’actions arrêtées depuis juillet 2019 dans le cadre de la restructuration et de l’accompagnement des structures de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac). Il est notamment encore attendu la création du Dépositaire central unique (DCU) de la Cemac. La Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) vient précisément d’être confirmée dans ce rôle en attendant la réalisation d’un business plan. «Nous détenons ce rôle de façon provisoire. Normalement, c’était pour une période de deux ans. Mais au vu de l’état embryonnaire de nos structures, nous avons sollicité que celle-ci soit encore prorogée pour au moins quelque temps», a laissé entendre ce 17 mars 2022 le gouverneur de la Beac.

Abbas Mahamat Tolli faisait face aux hommes des médias au siège de son institution à Yaoundé. Le directeur général de la Bvmac, Louis Banga-Tolo, et le directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS), Alain Noël Olivier Mekulu Mvondo Akame, se trouvaient à ses côtés. En résumé, la prorogation du mandat de la Banque centrale vise trois objectifs. Il est ainsi question de veiller à ce «que la nouvelle bourse se consolide, que la transition prenne fin et que le business plan du dépositaire central unique à créer soit disponible». À en croire d’ailleurs le gouverneur de la Beac, «le business plan du DCU est un document qui vise à terme à faire en sorte que ce rôle sorte de la Banque centrale et que toutes ces entités puissent apprécier justement l’approfondissement des compartiments de notre société financière et puissent fonctionner de façon autonome».

S’agissant cependant de la forme juridique du DCU en cours de création, des précisions restent encore attendues. Elles permettront notamment d’être fixé sur quelques-unes des options envisagées. À savoir «une filialisation au sein de la Banque centrale ou une création en dehors de l’institution bancaire sous-régionale», se sont interrogés les journalistes.

Partenariat

La Banque centrale n’assure pas toute seule ce rôle de dépositaire central unique. L’institution bancaire sous-régionale bénéficie en effet depuis sa désignation en 2017 par les chefs d’État comme DCU à titre transitoire, de plusieurs partenariats. «Je tiens d’ailleurs au passage à les saluer tous, puisqu’il y a la Banque mondiale, le FMI, la Banque africaine de développement (Bad) et évidemment le dépositaire marocain, Maroclear». D’après Abbas Mahamat Tolli, ce sont eux qui «nous ont aidé dans la phase du début et qui continuent toujours à la faire, pour créer les différentes structures qui se consolident».

Autres points

La conférence de presse était aussi l’occasion pour le gouverneur de la Beac, mais également pour le directeur général de la Bvmac d’éclairer la lanterne des journalistes sur plusieurs autres problématiques d’importance liées au processus d’unification des marchés financiers. Abbas Mahamat Tolli et Louis Banga-Tolo se sont notamment appesantis sur la refonte générale des textes du marché financier unifié, sur la liste que les États se doivent de remettre à la Banque centrale pour l’introduction des sociétés en bourse en vue de la cession des actions détenues par lesdits États, ou encore sur les mesures incitatives en direction du secteur privé.

Théodore Ayissi Ayissi