ENTREPRISEPANORAMA

Industrialisation : Le code d’accès au marché mondial

L’auteur Albert G. Zeufack, dans l’ouvrage Africa in the New Environment: Market Access in Troubles Times mise sur le secteur manufacturier et la Zone de libre-échange continental africaine pour permettre aux pays africains de mieux compétir sur le marché international.

Plusieurs membres du gouvernement et le président de la Commission de la Cemac aux côtés de l’économiste en chef de la Banque mondiale

L’Amphithéâtre 300 du ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minépat) a reçu la visite de l’Économiste en chef de la Banque mondiale pour la Région Afrique. Albert G. Zeufack a entretenu le 1ermars dernier les membres du gouvernement et le président de la Commission de la Cemac, Pr Daniel Ona Ondo sur les travaux menés dans l’ouvrage Africa in the New Trade Environment: Market Access in Troubles Times. Dans son exposé, l’emphase est mise sur le secteur manufacturier pour le développement de l’Afrique subsaharienne, créer des emplois et réduire le chômage.

Parce que «le secteur manufacturier a permis aux pays d’enclencher le processus de transformation structurelle», rappelle Albert G.Zeufack. Et de poursuivre: «le secteur manufacturier a des caractéristiques assez différentes des autres secteurs. Ce secteur a un potentiel énorme pour des liaisons avec les autres secteurs de l’économie, y compris des services. C’est un canal de transfert de technologie, c’est un secteur qui fournit des produits échangeables et qui permet d’engranger des devises, des réserves utiles pour nos budgets. Il a la capacité de créer la convergence inconditionnelle à savoir que les pays à faible revenu peuvent rattraper ceux avancés en termes de productivité».

En revanche avec l’avantage du secteur manufacturier, il y a lieu de constater que l’Afrique ne contribue pas assez dans le commerce mondial. Sa contribution est de 3% seulement depuis plus de trente ans. «Cela veut dire que nos exportations sont de faible valeur, on n’apporte pas de la valeur ajoutée sur nos produits avant de les exporter», explique Albert G. Zeufack. Et plus loin, l’Afrique compte pour moins de 2% des exportations du monde. Nous importons, mais on n’exporte pas suffisamment. Plus grave l’Afrique compte pour moins de 1% des exportations des produits manufacturés dans le monde.

Nouveau paradigme
Ces chiffres interpellent les uns et autres pour que l’Afrique ait son mot à dire sur le marché mondial. Et ceci demande de changer de paradigme pour le commerce international. Pour ce faire, l’Afrique doit repenser sa politique commerciale. Et elle doit définir une nouvelle politique commerciale prenant en compte les changements de l’environnement international. Et ces changements constituent des défis énormes. Ils constituent également de grandes opportunités.

L’Afrique saharienne doit s’activer et investir pour développer ses capacités productives, pour accroître la valeur sur les exportations, accroître ses capacités d’offre. Elle doit interroger ses accords commerciaux avec les marchés existants, avec l’Agoa, l’Europe. Il faut donc réfléchir à comment accéder au marché en Asie. L’opportunité de la Zone de libre-échange continental africaine (Zlecaf) est réelle. Elle permettra à l’Afrique d’accroître sa part dans le commerce mondial, mais aussi d’accroître sa croissance économique et de réduire sa pauvreté, si elle est mise en œuvre de façon correcte.

C’est une opportunité pouvant créer des chaines de valeur régionales pouvant «servir de tremplin à l’accès à ces marchés mondiaux. Et c’est pourquoi il est important d’approfondir des reformes dans la Zlecaf non seulement tarifaires, mais le plus gros bénéfice de la Zlecaf étant la réduction des barrières non tarifaires, des contraintes liées à l’infrastructure, à l’énergie, dans le climat des affaires, les contrôles et la libre circulation», conclut l’Économiste en chef de la Banque mondiale pour la région d’Afrique.

Olivier Mbessité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *