Pourquoi la Russie doit démilitariser et dénazifier l’Ukraine

Le nazisme ne fut jamais complètement vaincu, grâce à la complicité de certaines officines occidentales, plusieurs nazis trouvèrent refuge au Canada, aux États-Unis et dans quelques pays de l’Amérique latine à partir desquels ils menaient activement leurs activités. Ce qui explique en grande partie la recrudescence du nazisme aujourd’hui.

Le représentant spécial de l’UPC en Afrique centrale et australe se fait l’interprète du président Russe, Vladimir Poutine. Le président de l’Alliance Patriotique convoque pour cela plusieurs éléments permettant la compréhension de l’Opération spéciale russe en cours en Ukraine.

Daniel Yagnyè Tom

C’est depuis le 24 février dernier qu’a commencé, dans la très lointaine terre d’Ukraine pour nous les Africains, l’opération spéciale des forces armées russes en vue de la démilitarisation et de la dénazification de l’Ukraine décrétée par le président Vladimir Poutine. La Russie étant ces derniers temps d’un grand intérêt et une espérance pour l’Afrique en général et sa jeunesse en particulier, notamment celle dite «francophone» du fait de son implication en République Centrafricaine et au Mali, quelle devrait être la compréhension de l’Africain sur ce qui se passe en Ukraine et jusqu’où devrait-il se sentir affecté? Quels sont les véritables enjeux de cette opération militaire? Ne sommes-nous pas dans la continuité des restes et des séquelles de la Deuxième Guerre mondiale qui font planer le spectre d’une troisième guerre mondiale?

Les mêmes objectifs pour une autre Guerre mondiale
Lorsque l’on regarde les forces en présence de part et d’autre, on a l’impression que les pays occidentaux sont atteints d’amnésie, mais en même temps, on est bizarrement envahi par une sensation de déjà-vu et de déjà-vécu. Les principaux objectifs de l’Allemagne lors de la Deuxième Guerre mondiale étaient de renverser l’ordre mondial issu de la Première Guerre mondiale et détruire l’Union Soviétique. Aujourd’hui, l’ordre du jour ne serait-il pas la destruction de la Russie avec le renversement de l’ordre mondial afin de mieux s’attaquer aux slaves, aux juifs et puis, ou en même temps «s’occuper» des Africains?

On comprend aussi aisément l’attitude des moteurs de l’Europe (l’Allemagne et la France), leurs positions dans ce conflit où pour des raisons différentes, convergent néanmoins leurs intérêts dans l’appui des fascistes ukrainiens. D’un côté un certain revanchisme et de l’autre, la politique africaine de la Russie.

 

Le nazisme ukrainien, la toute petite partie visible de l’iceberg
Il faudrait dire que bien avant le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale, il y avait déjà une collaboration étroite entre certaines forces fascisantes ukrainiennes et Hitler, une collaboration essentiellement motivée par une haine de l’État soviétique et de son processus de collectivisation. Dans cette constellation de nationalistes nazis, Stépan Bandera apparut comme le principal idéologue, le moteur du nationalisme ukrainien et ce qui se cache derrière lui. Agent de la Gestapo depuis le début des années 30, dirigeant influent de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), il fut l’auteur de plusieurs assassinats parmi lesquels ceux de plusieurs dizaines de milliers de juifs.

Condamné deux fois à mort en Pologne, parce que bénéficiant d’évidentes complicités polonaises, ces deux condamnations à mort furent commuées en emprisonnement à vie. Libéré en 1939 à la suite de l’offensive allemande contre la Pologne, il servit d’agent à l’intérieur de l’URSS. Principal dirigeant de l’OUN, il collabora étroitement avec les autorités allemandes en dirigeant plusieurs massacres en Pologne et en Ukraine. Lorsque l’armée hitlérienne chassa l’armée rouge, la population ukrainienne de l’ouest accueillit l’armée allemande comme des libérateurs. Mais malheureusement pour Bandera, la Déclaration d’indépendance de l’Ukraine proclamée à Lvov le 30 Juin 1941 fut très mal appréciée par Hitler, c’est ainsi qu’il fut assigné à résidence en Allemagne et gardé en réserve. Du côté des allemands, il se battu contre l’Union Soviétique. En 1944 Bandera installa son quartier à Berlin d’où il finit par fuir par le sud pour la Suisse après la défaite allemande.

De 1944 jusqu’à sa mort en 1959, il bénéficia de l’aide des services secrets occidentaux parmi lesquels ceux de l’Allemagne et des États-Unis. Les différentes demandes faites pour son extradition par l’URSS n’avaient jamais été satisfaites, pendant tout ce temps, l’URSS se confrontait aux exactions des hordes de Bandera en Ukraine qui ne furent complètement anéanties qu’en 1954!

Voici ce que Paul Joseph Goebbels, le chef de la propagande nazie disait de Bandera et de ses troupes: «Ce sont des maniaques insensés ou en d’autres mots du bétail brutal. Mais c’est justement ce dont nous avons besoin actuellement, pour détruire les slaves récalcitrants. Ensuite eux aussi devront être détruits, parce que les bêtes ne peuvent pas vivre parmi les hommes».

Il faudrait pour terminer, dire ici que le nazisme ne fut jamais complètement vaincu, grâce à la complicité de certaines officines occidentales, plusieurs nazis trouvèrent refuge au Canada, aux États-Unis et dans quelques pays de l’Amérique latine à partir desquels ils menaient activement leurs activités. Ce qui explique en grande partie la recrudescence du nazisme aujourd’hui!

Le choix fatidique pour la Russie, vivre ou périr!
Avec le démantèlement de l’URSS, c’est avec Leonid Kravtchouck, dernier dirigeant de la République socialiste soviétique d’Ukraine et premier Président du pays que commence la grande nazification de l’Ukraine, qui va culminer ces dernières décennies avec les réhabilitations de Stepan Bandera et d’autres nationalistes ukrainiens nazis. Parallèlement à ce processus, d’importants investissements sans précédents (de plusieurs milliards d’euros) se réalisaient en Ukraine avec la construction de plusieurs infrastructures dont des dizaines de laboratoires de pointe sous-terrains pour les armes biologiques et chimiques.

Dernièrement le président ukrainien n’écartait pas l’acquisition imminente des armes nucléaires. Ce qui ne serait pas du tout difficile pour une Ukraine déjà familiarisée dans le nucléaire pendant l’ère soviétique. Il faudrait ajouter que l’apport de l’Allemagne et des États-Unis dans ces investissements était prépondérant. On comprend aussi aisément l’attitude des moteurs de l’Europe (l’Allemagne et la France), leurs positions dans ce conflit où pour des raisons différentes, convergent néanmoins leurs intérêts dans l’appui des fascistes ukrainiens. D’un côté, un certain revanchisme et de l’autre, la politique africaine de la Russie.

Face à l’attitude arrogante de l’OTAN et sa surdité aux cris de la Russie relatifs à son inquiétant et dangereux élargissement en Europe de l’Est, malgré les promesses faites il y a 30 ans à Mikhaïl Gorbatchev, face à la non-application des accords de Minsk par l’Ukraine pendant huit années, et devant le péril croissant de la militarisation et de la nazification de l’Ukraine qui n’écartait plus l’utilisation de la force pour atteindre ses objectifs, la Russie n’avait plus d’autre choix que d’éviter de commettre les mêmes erreurs commises par Staline en 1940: À savoir, ne pas attendre les bras croisés, puisque le ballet diplomatique n’était plus que des manœuvres en vue de gagner du temps, afin de mieux affiner l’incontournable et imminente agression.

Éventuelle sortie de la crise
Il s’agit pour la Russie de démilitariser et de dénazifier l’Ukraine. Une démilitarisation passerait par une Ukraine neutre avec une garantie internationale, par exemple celle de tous les membres du Conseil de sécurité, la Chine et la Russie incluses. La garantie d’une dénazification nécessiterait non seulement une réorganisation territoriale, administrative et politique, mais aussi, une législation adaptée à la lutte anti nationaliste nazie similaire à celles de la Pologne ou de l’Allemagne par exemple. Quant à la réorganisation politico-administrative, un référendum pourrait être envisagé où de manière explicite, les populations ukrainiennes des régions devraient exprimer leur souveraine volonté pour une Ukraine fédérale dans ses limites territoriales actuelles ou une éventuelle indépendance de celle-ci.

 

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