Philippe Van Damme : «Les autres pays de la Cemac ont aussi intérêt à se diversifier»

L’ambassadeur, chef de délégation de l’Union européenne au Cameroun et en Guinée Équatoriale fait le point des négociations de l’APE avec les autres pays de la Cemac.

Ce que nous essayons toujours de dire à ces pays les moins avancés tels que définis par la Banque mondiale et les Nations unies, c’est que vous ne pouvez pas avoir pour ambition de rester des pays moins avancés. Donc, vous devez aspirer à un moment à devenir des pays émergents. Et pour les avantages dont vous bénéficiez aujourd’hui sous le régime «Tout sauf les armes», vous ne pouvez pas les maintenir.

En cela, vous avez intérêt à vous préparer et à rentrer dans un accord qui est compatible avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et qui est un accord conjoint, négocié et pour lequel aucune des deux parties ne peut se retirer unilatéralement, puisqu’on est tenu juridiquement. C’est le premier point.

Le second point est qu’il y a effectivement certains pays de la Cemac qui sont des pays moins avancés et qui ont jusqu’ici décidé de ne pas rejoindre l’Accord. Mais ces pays-là sont souvent des pays qui sont fortement dépendants de l’exportation de la matière première qu’est le pétrole. Et je crois que la plupart de ces pays ont aussi intérêt à se diversifier. Et donc à un certain moment, ils devront forcément élargir l’éventail de produits d’exportation comme le Cameroun l’a fait.

On dit que l’APE n’a pas eu d’impact, mais plus de la moitié des exportations vers l’Europe sont des produits non pétroliers. Et nous avons vu ces dernières années une diversification grandissante des exportations du Cameroun vers l’Union européenne. Ce qui prouve bien que les APE ont un impact pour les opérateurs économiques qui les utilisent.

Propos recueillis par TAA

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