Charles Réné Koung : «L’éducation est une grande priorité de l’État selon la loi d’orientation de 1998»

Le président du Syndicat national des instituteurs contractuels et maîtres des parents

Les enseignants sont en grève l’amélioration des conditions de travail et on entend parler de chantage. De quoi s’agit-il?
Le droit de grève est un droit constitutionnel bien écrit dans le préambule de la constitution, et dans les conventions internationales ratifiées par le Cameroun, notamment la convention numéro 87 et 89 de l’OIT. On ne saurait appeler ça chantage!

Quelles sont les revendications que vous faites?
Nos revendications ont été inscrites dans le préavis de grève adressé au Minedub depuis le 2 février 2022. Les revendications sont nombreuses: les actes d’avancement ne sont pas payés ni remis aux intéressés, plusieurs instituteurs nommés par le Minedub et le Minfopra sont à ce jour sans matricule, sans salaires ni rappels pour certains; de nombreux enseignants accumulent des arriérés de décrets d’intégration, des allocations familiales, des primes de sujétion, des arriérés de vacation au CEP et autres.

Face à cette situation, que dit la hiérarchie?
La grève a débuté depuis lundi 14 février dans toutes les écoles. La hiérarchie n’a toujours pas réagi.

Qu’est-ce qui empêche selon vous, le traitement des dossiers d’intégration et de reclassement?
C’est les lenteurs administratives qui font traîner les dossiers, ainsi que l’opacité dans la gestion des prises en charge des avancements, allocations familiales, des primes de sujétions, des salaires des nouvelles recrues.

Le financement prévu pour tous ces besoins existent-il bel et bien?
Oui. Le Minfi donne une enveloppe budgétaire chaque mois pour apurer ces avancements, mais on ne sait pas où va cet argent. On nous dit que les recrutements d’instituteurs ont été possibles grâce à la Banque mondiale, mais comment cette institution financière peut recruter des gens et ils font quatre ans sans salaire.

Face à cette situation quelle sont les esquisses de solutions que vous proposez afin de régler le problème?
Nous proposons que le président de la République octroie une enveloppe conséquente pour apurer tous les avancements accumulés, tous les salaires et rappels non payés jusqu’à ce jour. Que le traitement des dossiers d’immatriculations, des primes de sujétion, de prestations familiales, de prises en charge des arrières d’intégration et bien d’autres soient plus diligent, afin de permettre aux enseignants de se consacrer uniquement aux activités pédagogiques. Qu’une plateforme de dialogue soit désormais instaurée entre le Minedub et les syndicats pour une meilleure synergie dans la résolution des problèmes des enseignants. Car l’éducation est une grande priorité de l’État selon la loi d’orientation de 1998.

 

Interview menée par
Diane Kenfack

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