AMBASSADESEDITORIALINTÉGRATION NATIONALE

Et voici le jour dit !

Les Camerounais ont attendu la CAN et la tiennent enfin. Le ton est donné, définitivement. Des traits audibles du tournoi sont déjà enfoncés profondément dans l’épaisseur du quotidien.

C’est la réalité brute telle qu’elle est perçue par chacun. Parce que, plusieurs fois, l’organisation du tournoi par le pays de Roger Milla a été mise en danger, l’on peut enfin pousser un ouf de soulagement. En regard du nombre d’oiseaux de mauvaise augure, ce ouf de soulagement est à la dimension des poèmes abscons déclamés dans une ambiance de polémiques politiciennes.

Il est déjà très intéressant de constater que, ce que dessine la tenue effective du tournoi au Cameroun, c’est cette prise à revers de tous ceux qui ont eu l’audace de s’humilier sur l’autel d’un populisme fantasmé. À coups de phrases inappropriées, promptes aux annonces mal préparées, ceux-là ont tenté d’hypnotiser les âmes progressistes, prouvant que rien ne sera prêt avant des siècles. Au sein de l’opinion publique nationale et internationale, une double tension s’est installée. Portée à l’optimisme, l’une a parié sur la volonté politique des autorités locales. Anticipant une dégradation plus accélérée de la situation et escortée de toutes sortes de «prophètes», l’autre a affiché le pessimisme.

La constance avec laquelle ces pessimistes ont mené leur combat pour le retrait de l’organisation de la CAN au Cameroun a été criante, voire effrayante. Fragilité des prophéties: c’est l’apocalypse inverse qui se déroule devant leurs yeux, c’est-à-dire une offre infrastructurelle très supérieure à la demande, le tout attendant de témoigner auprès des générations futures. Aujourd’hui, avec emphase, face à ceux-là, on peut opposer simplement des faits. Les infrastructures, objets de tous les drames médiatiques, sont là. Voyons donc! Au matin de leur défaite surprise, les pessimistes n’ont rien trouvé à se reprocher. Pas de mea culpa avec le tiers du courage qui reste quand les faits ne cessent de s’afficher de manière têtue devant tous. Et on espère que viendra le temps de se demander ce qui a conduit à tout ça, à ce spectacle navrant, sans jauge pour le coup, produit par un cercle enfermé dans d’autres visées.

Comme dans tous les pays, au Cameroun on s’engueule. Car les thèmes de discorde ne manquent pas. Pendant des années, la préparation de la CAN a pris les contours d’une farce déplaisante, favorisant des invectives, des rancœurs et des divisions, des délires comme d’incontrôlables polémiques au terme desquelles chacun a le sentiment d’être plus lésé que son voisin. Malgré le cumul des difficultés, le pays possède une richesse humaine capable de déployer nombre d’actes de solidarité, d’hospitalité et d’initiatives civiques. Loin des images que quelques pessimistes ne cessent de véhiculer, il est temps de considérer les compatriotes de Samuel Eto’o pour ce qu’ils sont: des personnes et des groupes doués de réflexion, capables d’inventer, d’être responsables et solidaires, de décider, d’agir pour leur propre cohésion et celle des peuples africains.

Jean-René Meva’a Amougou

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