An 2021 chez Eneo-Cameroon : Lumière baladeuse sur les acquis

À l’aide d’indicateurs qualitatifs et quantitatifs de cette année, l’entreprise en charge de la production et de la distribution de l’énergie électrique dans le pays «électrocute» ses détracteurs.

Au Cameroun, l’année qui prend congé a vu Eneo-Cameroon présenté plusieurs fois devant le tribunal de l’opinion publique. Quand elle n’a pas réussi à inspirer une sympathie très mesurée, l’entreprise a été condamnée sur-le-champ, sans la moindre précaution ni réserve. «Parfois, des associations de consommateurs chauffés à blanc ont accouru devant nos agences. À côté de quelques pamphlétaires, des journalistes qui conçoivent parfois leur métier comme une magistrature ont été vivement applaudis après avoir écrit des articles au vitriol contre nous ; les coupures de courant sont devenus des éléments du débat public et de l’imaginaire collectif», résume Issou Babba. Ce 8 décembre 2021, le directeur technique de la région Yaoundé chez Eneo entreprend d’ «électrocuter» la horde de détracteurs de son employeur.

Il brandit plusieurs éléments : des lettres d’appréciation de l’amélioration du service signées par des autorités et élus ; une baisse sensible (plus de 50%) des alertes des clients ménages et entreprises pour coupure de courant ; un renforcement progressif des actions sur le réseau depuis mars-avril qui auront constitué les mois les plus difficiles de l’année 2021 avec une qualité de service en creux une baisse de 18% de la durée des coupures par rapport à 2020 et une baisse de 16% de la fréquence des coupures. «Ce sont là les premières retombées des investissements d’Eneo-Cameroon accélérés depuis le début de l’année 2021», vante Issou Babba. Selon lui, cela a été possible grâce à la levée sur le marché bancaire local de 100 milliards FCFA. Déclinées de manière exhaustive, les circuits d’utilisation de ce pactole voudraient que jaillisse nue et sans épithète une vérité : en 2021, Eneo-Cameroon a investi dans le fragment distribution et celui de la production.

Distribution
«Dans cette rubrique, nous avons accéléré notre programme de remplacement des poteaux. À fin septembre dernier, nous enregistrions déjà 83 000 poteaux remplacés, avec une moyenne mensuelle de 5 000 par mois en 2021», renseigne Laurent Patrice Emesse. D’après le responsable construction Centre-Sud et Est d’Eneo-Cameroon, il est projeté une performance de plus de 90 000 à la fin d’année 2021. D’ailleurs, dit-il, c’est un programme qui va se poursuivre en 2022 et au-delà ; puisque le rythme de production des poteaux béton dans les industries locales dont Eneo-Cameroon a stimulé la création devrait augmenter malgré une forte augmentation des prix des intrants (fer et ciment).

En plus du programme de remplacement des poteaux, 2021 a également été l’année de mise en œuvre du programme de réouverture des couloirs des grandes lignes et des lignes secondaires dans les zones rurales. Objectifs: garder les lignes propres, faciliter l’accessibilité et permettre des interventions plus rapides, diminuer le nombre d’interruptions dans les zones rurales. Au total, plus de 1313 km de lignes nettoyées sur l’étendue du territoire national. Ici comme là-bas, des retombées flatteuses: «de plus de 15 interruptions par mois engendrant parfois des coupures durant plusieurs jours à moins de 3 interruptions avec des coupures dues à la végétation durant en moyenne moins d’une journée à Ayos, Akonolinga où les lignes ont été nettoyées au bulldozers», informe Laurent Patrice Emesse.

Autre programme exécuté en 2021: la réhabilitation des lignes souterraines. Chez Eneo-Cameroon, ce programme (conçu pour renforcer la redondance et la flexibilité du réseau de distribution pour un meilleur transit d’énergie) se raconte en chiffres: «En 2020, 20 km de câble souterrains neufs étaient mis dans les circuits et mis en service à Yaoundé et Douala. En 2021, 32 km sont exécutés, en plus des extensions et renforcements des réseaux moyenne et basse tension dans diverses régions (2020/2021); 250 km de nouvelles lignes crées dans les différentes régions afin d’améliorer l’accès l’électricité pour plus de 100 mille personnes», détaille l’entreprise.

Mue par une intention stratégique fortement ancrée sur le long terme, Eneo-Cameroon a, au cours de 2021, procédé à la redynamisation de la maintenance des postes et renouvellement des organes de coupure essentiels. Les facteurs qui permettent d’apprécier ces opérations techniques sont: le recrutement et la formation du personnel entièrement local; l’entretien des pans distribution des grands postes sources dans les quartiers. Eneo a entrepris de remplacer les organes essentiels que sont cellules. Le programme qui a commencé à Douala et Yaoundé a vu l’installation de 330 cellules neuves en 2020 et déjà 550 cellules neuves en 2021.

Production
En 2021, Eneo-Cameroon a contribué à 70% à la production de l’énergie servie aux ménages et entreprises au Cameroun. Les 30% restant étant produits par des producteurs indépendant et la centrale de Memve’ele exploitée par EDC. Le rapport équilibre offre-demande a été relativement tenu dans le Réseau interconnecté Sud alors que dans le Réseau interconnecté Nord, la conjoncture hydrologique défavorable a généré un déficit de production à Lagdo et ce faisant dans le septentrion où les investissements d’urgence n’ont que réduit les rationnements consécutifs à cette situation.

Autres indicateurs
Comme priorités d’objectifs et d’actions, il y a eu le transfert du RIS et l’installation à Ngaoundéré et Garoua-Djamboutou de 24 MW supplémentaires de capacités thermiques. Dans le RIN 12 Mw pour chacun des sites. Ce projet démarré au dernier trimestre 2020 s’est achevé en avril 2021. Ce qui a permis d’améliorer l’offre énergétique suite au déficit hydrologique ayant limité la production à partir du barrage de Lagdo.

Eneo-Cameroon met également en relief le lancement de la mise en œuvre de la solution modulaire solaire plus thermique de 40 MW. La société gère avec la collaboration du gouvernement l’indemnisation des riverains des sites devant accueillir ces ouvrages à Guider et Maroua. Pour donner satisfaction aux besoins de ses clients, l’entreprise a lancé les travaux de construction des plates formes de génie civil qui vont porter les équipements à savoir les plaques solaires et les groupes thermiques. Le gouvernement a accordé des facilités aux entreprises en charge du déploiement des solutions pour le passage rapide aux frontières des équipements. Les expéditions des plaques solaires et des groupes sont engagées et les premiers MW solaires et thermiques devraient être injectés dans le réseau au premier trimestre 2022. Les entreprises choisies pour opérer sont SCATEC pour les 30 MW de solaire à installer à Guider et Aggreko pour les 10 MW de thermique à installer à Maroua.

Barrage hydroélectrique de Songloulou (phase 1)
Sur cette infrastructure, des travaux d’installation d’un dispositif moderne d’auscultation se sont poursuivis. Il s’agit d’un dispositif destiné à améliorer la surveillance du barrage par l’installation de nouveaux appareils et réhabiliter ceux existants et non fonctionnels. Par ailleurs, les opérations de traitement des fissures et de réhabilitation des équipements des vannes continuent. Il faut rappeler que des études récentes ont démontré que l’aménagement de Songloulou est stable. Les travaux en cours et ceux de la phase 2 à engager bientôt.

RIS
Dans ses centrales isolées Après avoir acquis et installé en 2020, 16 groupes neufs dans 12 centrales pour une puissance totale de près de 4 MW, Eneo a, en 2021, acquis des groupes neufs ou redéployés d’autres dans 12 centrales pour une puissance ajoutée de près 6 MW. Les villes bénéficiaires sont Touboro, Olamze, Djoum, Garoua boulai, Tignère, Poli, Banyo et Ngaoundal. Trois autres groupes neufs sont en cours d’installation à Mouloundou et Mape. Par ailleurs, des centrales thermiques sont en construction dans deux villes du Sud-Ouest : Nguti et Mamfé. Ces villes vont bénéficier respectivement de 3 MW de capacités thermique et de 5 MW. Les ouvrages devront être livrés en fin 2021.

Jean-René Meva’a Amougou

Près de 2 milliards FCFA…

Un disjoncteur différentiel pour la CAN

Pour parer à toute éventualité pendant le tournoi, Eneo-Cameroon s’est mis au diapason de nouveaux modes de gestion de son réseau à Yaoundé et ses environs.

«On sait très bien ce que représente la CAN pour un pays de football comme le nôtre ; Eneo-Cameroon ne pouvait pas se permettre d’être absente d’un événement aussi prestigieux et aussi suivi ; ça viendrait dégrader son image et son statut». Devant la presse ce 8 décembre 2021, Issou Babba traite de la perception que son employeur se fait de la grand-messe du football prévue en début d’année prochaine au Cameroun. Sur le coup, le directeur technique de la région Yaoundé évalue la pertinence et la viabilité des choix stratégiques d’Eneo-Cameroon en vue d’«une CAN sans problème de courant» dans la capitale et ses environs. «Concrètement, appuie Laurent Patrice Emesse, un certain nombre de projets ont été formulés afin d’accroître significativement la qualité et la quantité du courant mis à la disposition de nos clients».

À en croire le responsable construction Centre-Sud et Est d’Eneo-Cameroon, en 2021, des ouvrages d’alimentation (canaux et postes de distribution) ont été construits ou entièrement rénovés à la demande du gouvernement, conformément au cahier de charge de la Confédération africaine de football (CAF). Laurent Patrice Emesse évoque notamment les chantiers d’amélioration de l’alimentation des quartiers de Yaoundé Nord et de la localité de Soa. «Là-bas, nous avons procédé aux travaux de renforcement des lignes de distribution qui alimentent les populations.

Ouvert à la mi-mars 2021, le chantier a été mené en continu par Eneo-Cameroon à Soa Ville, Nkolfoulou, Fougerol, Montée Saplait, Ngoulmekong, Ngousso, Abattoir, Emana, Messassi, Nkolondom, Face Gyneco, Tsinga Village et environs. Seul et même objectif : renforcer durablement le réseau et réduire de façon consistante la fréquence et la durée des interruptions pendant la CAN. Cela nous a coûté environ 2 milliards FCFA». Sur le terrain, le tout est synthétisé par 18 postes de distribution, 37 km de câbles souterrains, plus de 1000 poteaux béton. Un point d’honneur a été mis sur le site d’Olembé et quelques hôpitaux.

Çà et là, Eneo-Cameroon est d’ores et déjà porté en triomphe. Exemple frappant : ce 8 décembre 2021, quelques occupants des logements sociaux du quartier Olembé se sentent honorés. Selon eux, grâce à Eneo-Cameroon, les jeux de la CAN sont faits pour l’essentiel avec notamment le «d’un don inespéré d’un courant de bonne qualité en continu».