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Revoir le modèle chinois

Du couple Afrique-Chine, on en parle encore ces 29 et 30 novembre 2021 à Dakar. La capitale sénégalaise abrite en effet les travaux de la 8e Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA).

Les assises auxquelles prennent part 55 pays ont pour thème: «Approfondir le partenariat sino-africain et promouvoir le développement durable pour bâtir une communauté d’avenir partagé sino-africaine dans la nouvelle ère». Une nouvelle fois, l’on discute des grandes stratégies de la coopération amicale sino-africaine; en même temps que l’on dessine un nouveau plan de la coopération entre l’Empire du Milieu et le Continent Noir. «Nous espérons que la 8e Conférence ministérielle du FCSA permettra de promouvoir davantage la transformation et l’amélioration de la coopération amicale et mutuellement bénéfique entre la Chine et l’Afrique, de donner un nouvel élan de développement économique à l’Afrique, à la Chine et au monde après l’épidémie du Covid-19», résume Pékin.

Ceux qui décryptent cette actualité disent que, cette année, le FSCA coïncide avec le 100e anniversaire de la fondation du Parti communiste chinois. Ils indiquent aussi que le FCSA, c’est 21 ans d’histoire. Sur cet arrière-fond historique, des postures diverses dominent le débat. Certains analystes tissent des réflexions dans des proportions bien plus concrètes que présumées. Pour l’essentiel, leurs points de vue convergent vers l’affirmation selon laquelle «la Chine et l’Afrique travaillent ensemble pour défendre le multilatéralisme; l’unilatéralisme, le protectionnisme d’une part, et lutter contre l’intimidation qui porte gravement atteinte à l’équité et à la justice internationale». À l’unisson, ces «connaisseurs» reprennent une ligne écrite en janvier 2006 dans le Livre blanc sur la politique africaine de Pékin: «La Chine œuvre à établir et développer un nouveau type de partenariat stratégique marqué par l’égalité et la confiance mutuelle sur le plan politique, la coopération dans un esprit gagnant-gagnant sur le plan économique».

Toujours sur la base de cet arrière-fond historique, d’autres font valoir l’argument des instrumentalisations géopolitiques qui gouvernent le FCSA. Ces analystes arguent que les belles dénominations appartiennent au passé car la réalité de la FCSA a mis à nu ses défaillances structurelles chroniques. Ils craignent alors que cela ne menace l’existence même de l’institution, si aucune politique économique claire et visionnaire n’est appliquée, doublée de réformes politiques indispensables. Comme éléments d’appui, l’on évoque des insatisfactions exprimées par un certain nombre de partenaires africains de Pékin.

Selon des experts, le tout s’articule autour du déséquilibre de la balance commerciale, multiplié par 10 en 2006. Au passage, les mêmes experts affirment que le Parti communiste chinois a élaboré un discours pour l’Afrique. Dans ce discours, se mélangent habilement des éléments d’accusation. Par exemple, il se dit que les investisseurs chinois s’installant en Afrique recherchent des coûts de production plus bas qu’en Chine. Il se dit également que, contrairement à ce que scande la rhétorique diplomatique, cela occasionne souvent des conflits avec le personnel local à cause du recours chinois à des pratiques illégales à grande échelle. Puisse le FSCA corriger ces griefs.

Ongoung Zong Bella

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