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Afrique-France ou France-Afrique : la grande distraction

Si pour certains, le sommet Afrique – France a été une belle innovation, il a passé à la satrapie les vieux dirigeants, c’est –à-dire une dictature à la solde de la Françafrique, ou de la post-colonie. Certains encore trouvent que le casting n’a pas été à la hauteur. Le renversement commence par les vocables : France-Afrique au lieu d’Afrique – France

Aimé Mathurin Bakoto

Une rencontre s’est tenue à Montpelier, en France, sous l’égide du président Français, Emmanuel Macron, sous le vocable de sommet Afrique-France. Y ont pris part de jeunes artistes et sportifs, des sociétés civiles et des entrepreneurs africains. Il n’y avait aucun dirigeant africain en poste, donc aucun chef d’Etat, aucun chef de gouvernement.

Ce sommet, ou forum, se tient à une période particulière de l’histoire. Le sommet a été préparé et un rapport de près de deux cent pages a été rédigé par le philosophe et historien Achille MBEMBE. Treize points ont été proposés au président Français.
Côté Africain, il a été fait appel aux Africains de la diaspora, en grande majorité ; une certaine jeunesse Africaine indocile n’a pas été admise. Donc, c’est une jeunesse francisée qui a été conviée. Avec tout ce qui se passe en Algérie, en RCA et au Mali, il y a lieu de craindre la contagion du réveil des Africains.

Si pour certains, le sommet Afrique – France a été une belle innovation, il a passé à la satrapie les vieux dirigeants, c’est –à-dire une dictature à la solde de la Françafrique, ou de la post-colonie. Certains encore trouvent que le casting n’a pas été à la hauteur. Le renversement commence par les vocables : France-Afrique au lieu d’Afrique – France.

On se serait attendu à un renversement dans les faits, en ce qui concerne la gestion de l’évènement. De fait, cette jeunesse-là, très francisée, ne pourra pas libérer l’Afrique, car très proche de la France. La jeunesse capable de constituer un pôle face à la France, le fera par ses propres moyens pour contrer l’adversité politique, économique et géostratégique et s’imposer comme pôle dominant de décisions mondiales. Les opérations BARRACUDA, sont finies en Afrique ; même les premières puissances mondiales, en l’occurrence les Etats –unis d’Amérique, auront tous les problèmes du monde pour imposer leur affidé. Ceux qui ont de pareilles arrières – pensées se trompent. Les digues sont très solides et ne lâchent pas aussi vite et si facilement.
Même si personne n’ose le dire, la rencontre de Montpelier avait la prétention de signer l’acte de décès de la Françafrique. Cette rencontre a nourri officiellement une ambition : « offrir un nouveau cadre de réflexion et d’action aux nouvelles générations ». Même si personne n’ose le dire, elle a la prétention à signer la fin de Françafrique, ce système hostile à la démocratie, générateur d’une confusion de genres et d’une familiarité domestique débouchant vers la privauté selon François – Xavier Vershave. Mais il y’a lieu de se poser la question de savoir : « Que veut Emmanuel Macron ? » connait-il les instruments construits par la France pour se hisser au sommet de la hiérarchie mondiale, grâce à l’Afrique ? A –t-il relu, ou est-il prêt à renoncer aux Accords léoniens scélérats, qui enchainent l’Afrique ? Est-il prêt à laisser gérer sa souveraineté monétaire comme demande l’immense majorité des Africains ?
Est-il prêt à laisser jouer les fonctionnements structurels de la géopolitique et de la géostratégie ? Ou bien, croit-il à l’Euro –Afrique senghorienne, c’est-à-dire que l’Afrique sera toujours le marche – pied de la France.

Pourquoi, si vraiment Emmanuel Macron veut échanger avec la jeunesse, la société civile Africaine, il ne commercerait pas par les diverses sociétés civiles françaises qui ont des idées bien arrêtées sur tous ces dossiers.

Il n’y a pas de développement véritable sans souveraineté, car on ne développe pas, mais on se développe. Il n’y a pas de développement véritable sans souveraineté réelle de tous les instruments qui fondent la vie d’un pays.

Achille MBEMBE, dans douze pays Africains, a fait plus de douze visites en France et en Europe, ceci en vue de la préparation de ce sommet, bref de cette rencontre. Treize thématiques ont été proposées, mais, il est surprenant que le plus grand contempteur de la France coloniale et postcoloniale, ait oublié (pas volontairement) les accords de la défense, de mines, de la monnaie etc. La France doit – elle être régisseur, ou le gestionnaire du compte de l’Afrique, avec un certain Président d’un pays d’Afrique de l’ouest ?

Cette rencontre a laissé un goût amer à tout le monde. Il reconnaît les crimes, mais refuse de demander pardon, pour les crimes commis. N’est-ce pas une scène théâtrale ? Cette jeunesse docile qui entourait à Montpelier doit savoir : que la France n’affranchira jamais l’Afrique ; seules les relations de force primeront.

Les Africains doivent se le mettre en tête. La 3ème Guerre mondiale risque venir de l’Afrique ; oui du désir de l’Afrique de se libérer de la France. Les alliés des deux camps s’affronteront, car personne ne voit la France lâcher l’Afrique. Les Africains doivent se réveiller ! Tous les pays doivent emboiter le pas à l’Algérie, la RCA et le MALI ! Croyez-vous que la France cessera de nous imposer ses choix de nos dirigeants, acquis à sa cause, au détriment de l’aspiration du peuple ; qu’elle cessera de déstabiliser les Etats qui s’opposeront à sa politique hostile et malveillante. Elle s’affaiblit économiquement, politiquement, car les choses ont changé, les temps ont changé, les mentalités ont changé, également, et la généralisation aussi. S’adapter à cette nouvelle donne, ou céder la place aux autres, même si aujourd’hui notre problème, c’est certains des dirigeants actuels.

Au fait, Achille MBEMBE, devenu entre-temps un collabo du néocolonialisme occidental pour continuer de bénéficier de l’Asile économique, Achille MBEMBE avait-il pour mission de tuer l’esprit de Banung ? Ou bien a-t-il pour mission de tuer dans l’œuf l’esprit Afrique-Asie naissant ? En fait, Achille MBEMBE fait honte à l’Afrique et enterre à jamais la mémoire de son père Jean Marc Ela, qui dans son œuvre prophétique avait prédit le développement de l’Afrique dans son livre Innovation Sociale et Changement en Afrique : un défi du monde d’en bas. Pauvre Ela, j’allais dire pauvre Afrique, c’est la même chose d’ailleurs.

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