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Crise anglophone au Cameroun : Ras-le-bol et colère au Centre DDR de Bamenda

Les ex- combattants «ambazoniens» regrettent d’avoir déposé les armes en intégrant l’initiative gouvernementale de Désarmement -Démobilisation- Réinsertion. Le Gouverneur de la région du Nord-Ouest tente de sauver les meubles à travers une opération de charme accueillie froidement par les ex- combattants séparatistes.

Centre DDR de Bamenda

Gabe Ekwebu et Sanda Justice, deux ex-combattants du Centre de désarmement démobilisation et réinsertion (CDDR) de Bamenda, sont décédés le 26 septembre 2021 dernier dans des circonstances non encore élucidées, au centre de santé intégré de Ntambag, dans la capitale du Nord-ouest. Leur disparition a jeté un émoi généralisé, provoquant révolte et questionnements au CDDR de Bamenda et dans les familles nucléaires des défunts. Cette situation n’a pas laissé indifférent le gouverneur région du Nord-ouest, Adolphe Lélé Lafrique Deben Tchoffo. Le patron de la région est personnellement descendu au CDDR samedi 2 octobre 2021 s’enquérir de la situation.

Il a calmé les ardeurs des uns et des autres, en promettant l’ouverture d’une enquête qui fera la lumière sur les circonstances de ces décès. «J’aurais souhaité venir ici dans une situation de gaieté. Je viens malheureusement dans un contexte où nous pleurons deux ex-combattants tués dans des circonstances qui sont sous investigations au niveau des services de sécurité. L’enquête apportera la lumière à la hiérarchie et aux familles», a laissé entendre le numéro un de la région. Il ajoute: «les familles des décédés attendent qu’on offre une inhumation digne aux disparus dans l’arrondissement d’Ako. Le préfet du Donga Mantung a pu les calmer et les rassurer de la détermination du gouvernement à faire la lumière sur ce problème. Nous pleurons ensemble des ex-combattants qui ont décidé de joindre le camp du DDR et commencer une nouvelle vie faite de patriotisme, d’amour pour la nation, l’emblème, le travail acharné pour construire notre chère région du Nord-ouest».

Revendications du patron du CDDR
Déjà Kum Henry Itchu, coordonnateur du CDDR rappelle que sa structure est un instrument du processus de construction de la paix. Il souhaite que «le centre soit un tremplin pour apporter la paix définitive dans la communauté sociale en dégénérescence». Seulement, précise-t-il, le centre fait face à un défi. Celui de l’insécurité. D’où son appel à l’endroit du gouvernement à y apporter une solution «afin de contrer les défis sécuritaires dont fait face la région». Ceci passera, dit-il, par «l’augmentation du nombre de soldats en faction ici. La route d’accès au centre DDR… nécessite une attention».
Le gouverneur de la région du Nord-ouest n’est pas venu les mains vides. Cinq sacs de riz, un carton de cubes, deux cartons de savons et de gel hydro-alcoolique, vingt-cinq seaux et un montant de 400 mille francs constituent le package remis aux repentis du centre DDR de Bamenda. Le maire de la commune de Bamenda II a soutenu cette initiative avec la somme de 200 mille francs.

Les ex-combattants dénoncent
Le représentant des ex-combattants a été reconnaissant pour ce geste du patron de la région. Toutefois, il estime que le gouvernement les a abandonnés. «Nous avons le cœur brisé, néanmoins, votre présence est significative. Nous sommes fiers du don. Nous sommes reconnaissants à l’équipe venue lamenter avec nous et nous donner espoir. Mais nous sommes toujours préoccupés parce que malgré tous les dons et soutiens, nous sommes toujours en quelque sorte dans le doute». Et de conclure «nous avons un objectif en tant que famille. Le Cddr a été créé avec un but. Mais la manière dont nous ressentons est comme si le gouvernement nous a oubliés pourquoi le Cddr a été créé. Tout ce qui a été promis n’est pas implémenté».

Zéphirin Fotso Kamga

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