«Kmer beer»

L’univers de la bière au Kmer risque d’être amer d’ici quelques jours. Selon le confrère EcoMatin, l’une des dernières nouvelles est que le prix de la bière est au bord de la tendance haussière.

Ceux qui sont proches de cette affaire disent que la raison se trouve dans les matières premières désormais vendues plus cher. Sous la bannière du Covid-19, les enchères autour du processus de fabrication de la bière ont augmenté, disent-ils. Pour éviter toute hausse cavalière des prix dans les bistrotières, le ministère du Commerce délibère encore en arrière-plan avec la caste tenancière de l’industrie alcoolière. Pour le moment, on se désaltère encore via la rumeur. Mais au cas où cette dernière perdrait sa parure anecdotière, l’entière famille des accrocs de bière (qui n’est plus étrangère au caractère volatile des prix depuis une certaine ère) ne pourrait rien à l’affaire.

Bien au contraire, l’on risque de passer à la vitesse de croisière. Ce d’autant plus qu’en matière de consommation de bière, seule une nation (le Togo) joue encore le rôle de devancière du Kmer sur la période de juin 2020 à juin 2021, selon Sagaci Research, une société de recherche et d’analyse de données axée sur les marchés africains. En bandoulière, le pays de Paul Biya porte ce palmarès, dont le seul critère (le niveau de consommation de bière) s’avère être une crinière. Et cela frappe à la paupière sans que l’on n’énumère d’autres antimatières. Oui, en Afrique, le Kmer joue parmi les zones bâtonnières et pionnières où rien n’altère l’atmosphère de bière.

Partout, le long des artères, des buveurs de bière font carrière. À côté et même dans les cimetières, l’on défère à la bière le statut d’épaulière aux ulcères que génère la misère. Et cette misère-là, quelques faussaires «visionnaires» la contournent en fabriquant artisanalement sous leurs chaumières de la bière avec une surenchère de revers pour les viscères. Pas étonnant que même sur une civière, un malade demande à son infirmière de lui servir de la bière. Autour d’elle, ceux qui ont une vie princière font des séances plénières de prières. Ceux dont la vie de misère est loin de la jachère fédèrent mieux leurs énergies uniquement dans la bière.

Pourquoi ?
Ces derniers temps, dans une ambiance très fière, une chansonnière a trouvé de belles formules langagières pour percer ce mystère. Cette chansonnière-là a même dit que la bière au Kmer est le seul somnifère dont l’effet exonère des soucis et diffère l’explosion de la colère sociale. Certains croient que la vie au Kmer est simplement prisonnière de la bière. D’autres soutiennent que le vivre-ensemble prospère grâce à elle. D’autres super arguments assurent que les frontières imposées par des pratiques roturières sont abolies par la bière. Singulière par les repères factices qu’elle a introduits dans notre sphère, la bière, dit-on, sert de base rentière à une trésorière appelée l’État. Chaque année, pas moins de 300 milliards FCFA d’impôts et taxes au Trésor public : une vraie manne financière. L’on comprend pourquoi l’État vénère finalement la bière, surtout en ces temps de sévère disette.

Oui, on dit que sans la bière, le Kmer serait un cratère, une vraie pétaudière; le genre pour lequel même les hélicoptères et les canonnières déployés en février 2008 videraient en vain leurs cartouchières.

Jean-René Meva’a Amougou

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