Crise anglophone au Cameroun : le mouvement des motos interdit à Bali

Ceci suite à un attentat piégé ayant entraîné la mort de cinq éléments dans les rangs de la police.

Il ne fait l’ombre d’aucun doute que l’insécurité est sauvagement en hausse dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis le déclenchement de la crise dite anglophone en 2016. Tout y passe, même les crimes les plus odieux : assassinats, enlèvements et demande de rançon, décapitations, actes de banditisme, règlement de compte. Nombreux sont les civils, les séparatistes et les forces de défense et de sécurité qui ont perdu leur vie dans ces deux régions. Dans un tel climat, le gouvernement déploie depuis lors des éléments des forces de maintien de l’ordre pour rétablir l’État de droit et surtout repousser les velléités sécessionnistes qui se sont installées dans ces régions. C’est dans le cadre de cette mission que cinq éléments de la police nationale sont tombés le 18 juillet 2021 dernier à Bali dans l’arrondissement éponyme.

En effet, des séparatistes de la République fantôme d’Ambazonie ont implanté des engins explosifs improvisés vers T-Junction à Bali. Ce guet-apens a eu raison des policiers de passage par-là. La détonation de cet engin a emporté la vie de cinq policiers et endommagé le véhicule de service qui les transportait. Après l’explosion, les poseurs dudit engin auraient fondu à bord d’une moto dans la nature.

Tout porte à croire que c’est cet attentat (même si l’arrêté ne le précise pas nommément) de trop qui a poussé le préfet de la Mezam à prendre une décision interdisant la circulation des motos dans l’arrondissement de Bali.

Simon Émile Mooh, préfet du département de la Mezam a signé le 20 juillet 2021 l’arrêté préfectoral No 436PO/E29/ALPAS, prohibant la circulation des motos dans l’arrondissement de Bali. Cette décision qui prend effet à compter de la date de signature s’étale sur une durée de trois mois renouvelable. L’administrateur civil principal hors échelle prévient tout contrevenant à cet arrêté, car il s’expose à des sanctions prévues par la réglementation en la matière. C’est à juste titre qu’il enjoint le sous-préfet de l’arrondissement de Bali, le commandant de compagnie de la gendarmerie et le commissaire de police de la ville de Bali de veiller, chacun en ce qui le concerne, au respect scrupuleux, mieux à l’implémentation de cette mesure.

Surtout que le préfet rappelle que cet arrêté va en droite ligne de celui du gouverneur Adolphe Lélé Lafrique Deben Tchoffo, qui le18 mars 2020, prohibait la circulation des motos de 18h à 5h30mn dans certains départements de la région du Nord-Ouest. Autant de mesures visant à tordre le cou à l’insécurité dans la région. Malgré ce déploiement en hommes de rangs, l’insécurité persiste.

Zéphirin Fotso Kamga

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