Pr Vincent Ntuda Abodé : « La circulation des armes illicites et la fabrication des armes artisanales ont été et demeurent un levain du terrorisme »

Très averti sur les questions de sécurité en Afrique centrale, le géostratège camerounais explique le choix porté sur son pays pour abriter un Centre de réflexion sur la circulation des armes sur le continent.

Comment envisager le rôle du Cameroun?
Le Cameroun doit saisir cette opportunité pour renforcer son dispositif de lutte contre la circulation illicite des armes et des munitions au Cameroun, revaloriser sa place sur la scène internationale et confirmer sa place dans la sous-région.

Quel renseignement ce choix donne de la place du Cameroun dans la sous-région?
De prime abord, les Nations unies ont opté pour le Cameroun en raison disent-ils, des excellentes relations qui les unissent depuis plusieurs années à ce pays et en raison de la place de choix qu’ils occupent dans la sous-région.

Quel en sera l’impact sur la lutte contre le terrorisme en Afrique centrale?
La circulation des armes illicites et la fabrication des armes artisanales ont été et demeurent un levain au terrorisme. C’est la raison pour laquelle les États se sont réunis autour d’une convention pour lutter contre la circulation illicite des armes et des munitions et de tous ses effets dérivés au rang desquels figure le terrorisme. (La convention de l’Afrique centrale sur le contrôle des ALPC, de leurs munitions et de tous les composants et pièces, pouvant être utilisés pour la fabrication, leur réparation et leur assemblage, connue sous le nom de Convention de Kinshasa (adoptée en avril 2020, entrée en vigueur le 7 mars 2017, ratifiée par le Cameroun en 20217).

Comment entrevoyez-vous l’avenir de cette instance?
Cette instance viendra accélérer le dispositif national de lutte contre la circulation illicite des armes et munitions s’agissant de l’application effective du régime juridique existant, l’harmonisation des dispositions nationales aux traités et conventions internationales, notamment la création d’une Commission nationale sur les armes légères et de petit calibre (COMNAT) conformément à l’article 28 de la Convention de Kinshasa, les questions de respect de normes en matière de transfert d’armes conformément au Traité sur le commerce des armes (Traité sur le Commerce des Armes (TCA) adopté en avril 2013, entré en vigueur en décembre 2014, ratifié par le Cameroun en juin 2018). Le Cameroun gagnerait à renforcer ses capacités institutionnelles, juridiques, humaines et infrastructurelles, notamment avec l’accompagnement des partenaires dans la finalisation et l’opérationnalisation des textes réglementaires (les projets de décret d’application de la loi de 2016 portant régime général des armes, ainsi que la création d’une Commission nationale sur les ALPC).

Interview réalisée par
Jean-René Meva’a Amougou

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