Décès de Germaine Ahidjo : La France salue la mémoire d’une figure historique

La chancellerie de Yaoundé reconnaît la place de la défunte aux côtés de son illustre époux.

Germaine Ahidjo de son vivant.

«Germaine Ahidjo s’est éteinte dans la nuit du 19 au 20 avril 2021. Ancienne Première dame, elle a accompagné aux côtés du Président Ahmadou Ahidjo les premières années du Cameroun indépendant». Ainsi s’exprime Christophe Guilhou dans un tweet posté le 22 avril 2021. Dans son élan de compassion, l’ambassadeur de France au Cameroun a juste salué la mémoire de la disparue et présenté à sa famille ses plus sincères condoléances. Dans le post du diplomate français, il y a un trait historique qui est souligné. Germaine Ahidjo (née en 1932 d’un père corse et d’une mère peuhle) était l’un des dépositaires de l’une des plus importantes séquences de la présence française au Cameroun, aux côtés de son époux Ahmadou Ahidjo, prédécesseur de Paul Biya.

Récit
Le fait est confirmé par Pr Daniel Abwa dans un article intitulé «Le Cameroun, le 1er janvier 1960. Une proclamation de l’indépendance entre peur et allégresse», paru dans la revue des Presses universitaires de Rennes. D’après le récit de celle que l’historien émérite considère comme «la personne qui a le mieux décrit ce climat de peur», l’on dispose des éléments précis sur l’ambiance à la veille de l’indépendance du Cameroun. «On était dans l’affolement parce que le palais venait d’être quitté par le Haut-commissaire français, il n’y avait plus rien. Tout avait été déménagé. C’était le vide ; même le personnel avait suivi le gouverneur. Donc, le 31 décembre, il y a eu une cérémonie pour la remise du drapeau français. Il a été descendu, puis la Marseillaise fut jouée pour la dernière fois. Le drapeau plié, fut remis au Premier ministre Ahidjo qui l’a transmis au Haut-commissaire Xavier Torré qui ensuite l’a rendu au ministre de la France d’outre-mer, lequel l’a confié à Ahidjo. On n’avait pas encore sorti le drapeau camerounais. Lorsque Ahidjo a lu son discours et a prononcé la phrase historique: ‘‘Camerounais, Camerounaise, le Cameroun est libre et indépendant’’, moi j’attendais les coups de feu. Mais il n’y a rien eu. Il a fini son discours et il n’y a eu aucun incident», relate la défunte première dame.

Ongoung Zong Bella

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