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Tissus pagne : Des Nigériens maîtres du marché à Yaoundé

Sollicités. Discrets. Voilà des qualificatifs qui décrivent ces commerçants ayant pour créneau le textile venu d’Afrique occidentale.

Le quartier briqueterie dans le 2e arrondissement de la capitale politique, est le lieu par excellence de vente du textile. C’est le carrefour de rencontre des communautés de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale ayant pour dénominateur commun l’Islam. Avec ce brassage des cultures, il est alors difficile de faire la distinction entre les peuples. Pourtant il en existe plusieurs qui vivent aux côtés des Camerounais. C’est le cas des Nigériens qui ont fait de la vente des pagnes ouest africains leur domaine de prédilection. Abdoulkarim Mahamadou raconte: «Cela fait des années que je fais dans le commerce général et dans la vente des pagnes. Pour l’essentiel, les pagnes proviennent du Niger, de la Côte-D’Ivoire, du Ghana, et du Sénégal aussi». Et le commerçant d’ajouter que «ces pagnes en fonction des pays de provenance n’ont pas le même prix. Ceux-ci dépendent de la matière. Il y a le Wax et super Wax qui coûtent entre 6000 FCFA et 7000 FCFA la pièce, et les simples pagnes qui se vendent au prix de 5000 FCFA l’unité».

Le commerce du textile et du pagne en particulier nourrit son homme. En dépit des périodes difficiles, ces derniers savent comment tirer leur épingle du jeu et se faire un bon chiffre d’affaires. «Malgré le Covid-19, je peux vendre trois à cinq pagnes, cela varie. Et c’est ce qui me permet de trouver de quoi manger au quotidien et même de quoi faire des épargnes», fait savoir Ismaël, également commerçant. Lorsqu’ils parlent de leur activité qu’ils déclinent en saisons, tous les Nigériens rencontrés font volontiers le parallèle avec l’histoire biblique des vaches maigres et des vaches grasses. «Généralement, c’est pendant les périodes festives liées au Ramadan, à la Tabaski, et aux fêtes de fin d’années que les ventes explosent.

Nous sommes souvent très saturés par la demande et les boutiques sont pleines de clients qui souhaitent acheter les pagnes pour leurs familles et d’autres pour les réunions». Pendant ces périodes de vaches grasses, Ismael révèle même que les nombreux exemplaires qu’il vend lui permettent de «faire un chiffre d’affaires de plus 300 000 FCFA par semaine». Cela dit, tient-il également à préciser, «l’offre de l’Afrique de l’Ouest ne constitue pas une menace pour l’industrie locale». Selon ce que ce dernier croit d’ailleurs savoir, «c’est plutôt un atout, puisque cela permet de découvrir le savoir-faire des autres peuples qui excellent dans la production et la vente du textile».

Olivier Mbessité

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