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Billetterie: Le marché noir fait son match à Douala

Loin des points de vente légaux, de véritables réseaux structurés profitent de ce business juteux.

Entrée du stade omnisports de Bepanda, haut-lieu du marché noir

Sur certains médias de la capitale économique, Michael Disake, le directeur du tournoi du CHAN n’en finit pas de mettre en garde. «S’il y a des personnes qui achètent et les revendent plus chers des billets, on va les poursuivre!», menaçait-il sur les ondes de CRTV Littoral le 21 janvier dernier. Le détail à tirer de ce propos indique clairement l’existence d’un marché noir des tickets d’entrée au stade lors des matches du chan 2021. Il fonctionne par le bouche à oreille. Sur la foi de données compilées par la brigade de gendarmerie de Bépanda, deux cas sont à distinguer : la revente des billets d’entrée au stade à prix exorbitants, selon la loi de l’offre et de la demande, et les escroqueries. Selon une source proche du dossier, la pagaille sur les prix règne. Des billets qui coûtent 1000 FCFA peuvent être revendus jusqu’à 5000 FCFA. La même source soupçonne que la ventilation des billets et leur prix sont du monopole exclusif de certaines personnalités. «À chaque match à fort enjeux, des gens encore non identifiés inondent intentionnellement et activement les environs des stades de Douala en billets», précise-t-on.

Sur la piste de quelques «revendeurs», tous affirment que des déclarations sont faites indûment et elles reposent sur des allégations infondées. Aux alentours du stade de la Réunification de Bépanda, quelques acteurs du marché noir préfèrent parler de «vente à la sauvette des billets». Ceci au moins pour une raisons : on crée la rareté du billet et une augmentation ou une baisse incontrôlée des prix. «J’ai rencontré un blanc qui m’a donné le ticket de 5000 F. Mais au lieu d’entrer au stade, j’ai préféré le revendre à 3000 F, je ne perds rien et ça me fait en plus de cela mon argent de poche car entrer au stade ne m’intéresse pas pour autant», affirme Martin. «En principe je suis moto-taximen. Et donc le jour qu’il y a match le matin je pars acheter les billets que je viens en soirée à l’esplanade du stade les revendre. Généralement j’achète les billets de 1000 F et je les revends parfois à 5000 F. Les billets de 1000 F s’écoulent très vite sur le marché et grâce à ça je parviens à joindre les deux bouts», affirme Julio.

Diane Kenfack

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