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Sahara Occidental : La nouvelle rixe qui questionne le statu quo

La réaction vigoureuse du Maroc pour rétablir la libre circulation suite au blocage du poste frontalier de Guergarate par les éléments du front Polisario a fait rejaillir le conflit. Une situation qui rappelle la latence illustrée par l’absence d’un représentant personnel de l’Onu dans la résolution du conflit.

Pendant trois semaines, Guergarate, poste frontalier entre la Mauritanie et le Maroc, a fait l’objet d’un blocus routier. Il est l’œuvre de manifestants selon toute vraisemblance affiliés au front Polisario. Une soixantaine de personnes encadrées par les éléments du front Polisario. Ce qui a perturbé les échanges de biens et la mobilité des personnes, à en croire l’agence espagnole EFE et le ministère marocain des affaires étrangères. 

Selon l’agence de presse MAP qui reprend le communiqué du ministère marocain des affaires étrangères «Le « Polisario » et ses milices, qui se sont introduits dans la zone depuis le 21 octobre 2020, y ont mené des actes de banditisme, bloqué la circulation des personnes et des biens sur cet axe routier, et harcelé continuellement les observateurs militaires de la Minurso, rappelle le ministère, relevant que ces agissements documentés, constituent de véritables actes prémédités de déstabilisation, qui altèrent le statut de la zone, violent les accords militaires et représentent une menace réelle à la pérennité du cessez-le-feu».

Pour y mettre un terme, l’armée marocaine a mené une descente éclair vendredi 13 novembre. Le contrôle a été rétabli en quelques minutes. Le communiqué de l’Etat-major du Général des Forces Armées Royales, rendu public vendredi en fin de matinée, indique: «les Forces Armées Royales (FAR) ont procédé, dans la nuit de jeudi à vendredi, à la mise en place d’un cordon de sécurité en vue de sécuriser le flux des biens et des personnes à travers la zone tampon de Guergarate, reliant le Maroc à la Mauritanie».

Statu quo
La situation récente trahit la latence qui s’est installée sur le traitement du dossier. L’Onu en a reçu la pleine gestion. Pourtant, depuis le second trimestre 2019, le processus politique est paralysé. Depuis la démission surprise de Horst Koller, il n’y a plus d’envoyé personnel du secrétaire général de l’Onu au Sahara occidental. Selon Brahim Ghali, président de la République Arabe Saharoui démocratique et secrétaire général du Front Polisario, «le retard dans la désignation d’un nouvel envoyé personnel a paralysé le processus politique». Dans sa déclaration suite à cet incident, Moussa Faki Mahamat semble relever que l’absence de cette pièce maitresse du processus de négociation est handicapante. Le Président de la Commission de l’Union africaine «souhaite que le secrétaire-général des Nations unies accélère le processus de désignation de son représentant personnel».
Depuis lors, c’est l’escalade.

Ce qui est présenté comme un droit de la part du Maroc a engendré la «reprise du combat armé» pour les Saharoui et le Polisario. Vendredi 13 novembre, le communiqué militaire N°1 publié par le ministre de la défense Saharoui disait: «l’armée de libération du peuple sahraoui a mené des attaques condensées contre les bases marocaines à Mahbes, Haouza, Aousserd et El Farssia, causant dégâts humains et matériels».

À l’international, les réactions sont fonction de la position de tout un chacun. La Russie et l’Algérie, proches du Polisario, appellent à la retenue. Les pays de l’organisation de la conférence islamique (OCI) soutiennent l’action du Maroc. L’Onu et l’UA expriment leur préoccupation.

Bobo Ousmanou

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