RDPC-Equinoxe TV : Chouette divorce

Des cadres du parti de Paul Biya s’insurgent contre les choix éditoriaux de la chaine de Sévérin Tchounkeu.

Au moment où nous allions sous presse, aucune réaction officielle du comité central du RDPC n’avait clairement instruit à ses militants de boycotter la chaine de télévision du groupe de presse Equinoxe. Silence radio également du côté du promoteur de cette dernière. Se targuant de parler au nom de leur parti, quelques militants habitués des plateaux de la chaine de Sévérin Tchounkeu disent que c’est pour de vrai. Au soir du 12 novembre dernier, Serge Alain Ottou, présentateur du programme Equinoxe Soir diffusé sur la chaine de télévision émettant à partir de Bonakouamoung (Douala) le faisait savoir. «Cette chaise devait être occupée par Jacqueline Koyock du RDPC. 5 minutes avant le début de l’émission, elle me fait dire que le professeur Laurent Charles Boyomo Assala a décidé de la suspension des interventions du RDPC chez nous. Je vous reprends ce qu’elle m’a dit», dixit Serge Alain Ottou.

Avant, les téléspectateurs avaient eu droit à des plages houleuses entre les militants du RDPC et Equinoxe TV. Le 9 novembre 2020, Samuel Dieudonné Moth se montrait très amer en direct. «Votre chaine de télé a fait passer un entretien avec une femme qui, manifestement, a été payée dans Paroles de femmes (…). Des propos tendancieux, dégradants pour nos forces de défenses. (…) La direction de notre parti a souhaité qu’Equinoxe puisse présenter ses excuses aux forces de défense. Si nous ne recevons pas des explications, des excuses de la part de votre chaine, nous aurons du mal à revenir chez Equinoxe», avait alors dégainé le député RDPC du département du Nkam (région du Littoral).

Dans ce clash, une ligne d’interprétation allie et le boycott de toutes les émissions par des cadres du parti de Paul Biya et la récente mise en demeure d’Equinoxe Tv par René Sadi, le ministre de la Communication (Mincom). Motif évoqué: au cours de l’émission «Parole de femmes», diffusée le 3 novembre 2020 sur cette chaine, l’une des panélistes, Stéphanie Djomo, a indiqué qu’elle a perdu ses jumeaux au début de la crise anglophone. Le 9 mars dernier, Sévérin Tchounkeu et son équipe essuyaient l’ire de Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale (Minat) et fervent militant du RDPC. Ce membre du gouvernement accusait alors la chaine privée (et deux autres médias) d’être à la solde de certaines organisations aux desseins mafieux. Sévérin Tchounkeu, le PDG de l’entreprise incriminée, avait brandi le professionnalisme de ses journalistes.

Jean-René Meva’a Amougou

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