Axes Yaoundé-Berlin et Yaoundé-Bruxelles : Vers un renforcement de la coopération économique

Les ambassadeurs des deux pays partenaires sont allés dire au Minepat les 23 et 24 septembre derniers à Yaoundé, leur ambition de densifier les échanges commerciaux et leurs investissements dans notre pays.

L’état de la coopération économique et commerciale entre le Cameroun et deux de ses partenaires était au cœur d’une double audience mercredi et jeudi dernier à Yaoundé. Les 23 et 24 septembre derniers, en effet, le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) a eu des échanges de haut niveau avec l’ambassadrice de la République fédérale d’Allemagne, Corinna Fricke et l’ambassadeur de la République fédérale de Belgique, Eric Jacquemin. Avec ces deux diplomates accrédités depuis peu auprès des autorités de Yaoundé, Alamine Ousmane Mey a fait le bilan des investissements des deux partenaires au Cameroun et procédé à l’évaluation du niveau des échanges commerciaux.

Après un large tour d’horizon, il ressort d’une part que la coopération entre Yaoundé et Berlin est «longue, ancienne et très diversifiée. Et qu’il existe plusieurs possibilités de l’élargir et de l’approfondir en lui donnant une nouvelle impulsion et une nouvelle dimension. Il faudra pour cela faire notamment le lien entre la coopération traditionnelle et les investissements privés», a laissé entendre Corinna Fricke. Pour ce qui est des relations entre Yaoundé et Bruxelles, d’autre part, Eric Jacquemin a fait observer qu’elles sont «longues et solides, particulièrement au niveau des investissements et du commerce».

Yaoundé-Berlin

La coopération entre l’Allemagne et le Cameroun se porte donc bien, grâce en particulier à l’intervention de la GIZ. Ainsi que l’a d’ailleurs rappelé le 23 septembre dernier le Minepat, Alamine Ousmane Mey, ces relations sont riches et très diversifiées, et concernent notamment «les domaines de l’agriculture, de la santé et de la protection de l’environnement. Mais aussi le domaine de l’assistance technique à l’amélioration de la gouvernance, l’appui à la décentralisation et le financement des projets majeurs en matière d’amélioration du système d’information de l’administration fiscal, etc».

Seulement, plusieurs indicateurs sur les échanges commerciaux semblent confirmer que cette coopération n’est pas toujours équilibrée. A en croire justement le Minepat sur la question, «la balance commerciale avec ce pays qui est l’une des premières puissances d’Europe est déficitaire, alors que nous avons un potentiel énorme en matière de production agricole de cacao, de café, ou en matière d’exportation du bois et des autres produits de notre domaine agricole», s’est désolé le membre du gouvernement.

 

Pour toutes ces raisons, les deux personnalités ont alors convenu de densifier la coopération économique et commerciale entre Yaoundé et Berlin. A l’unisson, Alamine Ousmane Mey et Corinna Fricke ont parlé d’«améliorer le niveau des échanges commerciaux entre les deux pays et de renforcer les investissements privés, qu’ils viennent des Allemands ou de la diaspora camerounaise en Allemagne». Parmi les pistes alors retenues pour concrétiser cette ambition, le Minepat et son hôte ont envisagé «d’organiser des foras et autres rencontres d’échanges pour permettre aux communautés d’entrepreneurs d’accorder leurs violons et de conclure probablement des joint-ventures», ont-ils indiqué. Au bout du compte, le Cameroun escompte renforcer son tissu industriel, améliorer ses exportations et la qualité de sa balance commerciale et, par ricochet, atteindre son objectif d’émergence.

Cameroun-Belgique

Comme avec l’ambassadrice d’Allemagne au Cameroun, le Minepat a eu des échanges avec Eric Jacquemin. L’ambassadeur de la République fédérale de Belgique a alors clairement indiqué s’agissant de la coopération entre les deux pays, «la volonté de renforcer cette relation et d’augmenter nos investissements, de part et d’autre».

Grâce en particulier à la Belfius Banque de Belgique, la relation que le Cameroun entretient avec ce pays partenaire s’illustre notamment par le financement d’importants projets de développement. Les secteurs ciblés concernent pour l’essentiel les infrastructures portuaires, routières et urbaines, et l’approvisionnement en eaux. Sur ce dernier point, il ressort du rapport d’activité de la CAMWATER que pour la période 2009-2014, l’assistance de la Belfius Banque de Belgique s’est chiffrée à 55,8 millions d’euros. Un projet de 26,24 milliards FCFA est d’ailleurs en cours de négociation pour le renforcement et l’extension des systèmes d’approvisionnement en eau potable (Tranche C2).

Mais l’Etat du Cameroun a également pu compter sur l’assistance technique, économique et financière des groupes industriels et financiers belges. Leur action s’est précisément traduite par «des subventions, des prêts souverains, et des prêts commerciaux sous forme de crédit-acheteurs octroyés à des conditions concessionnelles et souples aux établissements publics et administratifs camerounais»¸ révèle la note sur la coopération.

Quant aux échanges commerciaux, Eric Jacquemin a beau dire qu’«ils sont équilibrés», on constate à l’observation que la balance commerciale est déficitaire en défaveur du Cameroun. Mais selon la note de coopération, «il y a eu un regain entre 2017 et 2019. En 2019, les exportations du Cameroun principalement dirigées vers la Belgique, affichent un taux moyen de 9,3% en pourcentage de PIB». A date et d’après la même source, «les exportations  vers la Belgique  représentent 2,65% de la valeur totale de nos exportations et les importations en provenance de ce pays se situent à 5,7%». Il s’agira en tout cas pour le Cameroun de poursuivre dans cette lancée afin de parvenir à un véritable équilibre.

Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)

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