Après bac : Le livre de l’embarras s’ouvre

Le choix des filières signe l’installation d’un second stress chez certains nouveaux bacheliers et leurs familles.

Et voilà une nouvelle période qui s’ouvre! Elle est particulière pour les candidats reçus à la dernière session du baccalauréat, elle convoque aussi l’angoisse. Dans la galerie des échos de l’après-bac dans les familles, ce référent psychologique ouvre un autre chapitre du quotidien. «Généralement, les nouveaux détenteurs du bac ne savent pas exactement quelles sont les filières à choisir pour poursuivre leurs études supérieures», signale Boniface Mbarga Essouma, conseiller d’orientation en service au ministère des Enseignements secondaires à Yaoundé. Et, en ce sens, plus qu’en période d’attente des résultats, l’ascenseur émotionnel fonctionne.

En premier lieu, la situation décrit l’attitude des nouveaux bacheliers. «Il est extrêmement difficile de faire le choix d’une filière, d’autant plus qu’au secondaire, je n’y avais pas encore pensé. Néanmoins, s’il y a une chose que je sais, c’est que je préfère l’université d’État à l’école de formation», reconnait Danielle Touna, lauréate au bac A, session 2020. «Je ne sais pas si mes parents vont m’envoyer à l’université cette année. Ils sont tous à la retraite», expose Ornella, élève au Lycée de Mbangassina, reçue au bac D cette année.

Pauvreté
En deuxième lieu, l’après-bac entre en résonnance avec embarras. «Pour le moment, l’après bac me laisse en plan et je me pose beaucoup de questions», confie Jamila Owona. Dans son phrasé, cette jeune bachelière traduit bien le pouvoir souverain de l’argent dans le choix des filières et des structures d’accueil.

L’impécuniosité rampante dans certaines familles gouverne bien les options des unes et des autres», fait constater Boniface Mbarga Essouma. En clair, beaucoup n’ont pas de direction évidente. «Au cas où dans les prochains jours il n’y a pas de solutions, je vais apprendre la coiffure, la manucure et la pédicure, bref tout ce qui cadre avec l’esthétique pour mieux m’occuper. Pour le moment, j’attends la décision des parents», avance encore Ornella.

En combinant leur projet professionnel, leurs affinités et le marché de l’emploi, parents et néobacheliers sombrent dans l’incertitude. Ils s’interrogent sur les choix les plus judicieux à faire, au regard de l’orientation souhaitée dans le supérieur. Principe de réalité oblige, Jennifer Fongang (lauréate au bac C) a sa méthode: «Déjà, je veux de l’argent. Je cible d’abord les métiers susceptibles de m’en faire gagner assez. Ensuite, je procède par élimination en fonction de mon caractère, de mes habitudes et de tout le reste. Et pour finir, je tranche en fonction de ce dans quoi je m’épanouirai le plus».

Olivier Mbessité et Cindy Manetsa (stagiaires)

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