Bamenda : Les francophones sous pression… des séparatistes

La milice Ambazonia defense forces (Adf) vient de libérer le couple Fosso contre le paiement d’une rançon de 3,5 millions de FCFA. Elle brandit la menace de s’attaquer désormais à tous les Camerounais d’expression française installés dans la capitale du Nord-Ouest.

Le couple Fosso, propriétaire d’une quincaillerie à « Meta quater » dans la ville de Bamenda, revient de loin. Maintenu en captivité pendant une semaine, il est aujourd’hui libre de ses mouvements, après avoir payé une rançon de trois millions cinq cent mille (3.500.000) francs Cfa. Enlevé dans leur commerce le mercredi 19 août 2020 par des hommes armés se réclamant de la milice séparatiste Ambazonia defense forces (Adf) de la république fantôme d’Ambazonie, le couple Fosso a été conduit et gardé en captivité dans un lieu secret pendant une semaine.

Jointe au téléphone depuis son lit d’hôpital, où elle est en prise en charge dans la région de l’Ouest depuis jeudi dernier, Mme Fosso nous fait dire que son époux et elles ont été sérieusement bastonnés par leurs ravisseurs, avec à la clé des sévices corporels, des menaces d’exécution, et un traitement inhumain innommable.

Au départ, les preneurs d’otages exigent 7 millions de rançon. Entre tractations et négociations, la famille rassemble 1,5 millions. Les bourreaux, fous furieux, refusent ladite somme. «Ils (séparatistes Ndlr) nous ont dit que si nous perdons le temps et que les militaires les attaquent, ils vont d’abord nous abattre avant d’affronter les forces de défense et de sécurité» relate Mme Fosso. Les ambazoniens, par la suite, accentuent la torture afin de mettre sous pression la famille des otages. Les ravisseurs revoient leurs exigences à la baisse en réclamant 3,5 millions pour libérer les otages. La famille du couple Fosso se mobilise davantage et obtient 2 millions. Cette somme est envoyée aux preneurs d’otages.

Mardi, 25 août 2020, M. Fosso est libéré. Toutefois les ravisseurs lui donnent l’ordre d’aller compléter le reliquat de la rançon, pour obtenir la libération de son épouse. C’est chose faite mercredi 26 août 2020. Mme Fosso bénéficie à son tour de la liberté. Les séparatistes exigent au passage à l’infortunée son répertoire téléphonique. Objectif: mettre le grappin sur les francophones installées à Bamenda. «Je leur ai dit que je ne connais pas de francophone résidant à Bamenda. Ils ont exigé que je dise à toutes mes connaissances d’origine francophone résidant à Bamenda de partir, sinon elles vont regretter». Libéré, le couple Fosso a déménagé de Bamenda, chef – lieu de la capitale du Nord-Ouest. Le couple a déposé ses valises dans la région de l’Ouest.

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