57e édition du Caucus africain : Urgence de quitter le bord de l’amer

Tenue le 6 août 2020 en visioconférence, la réunion a montré le visage d’un continent exhortant les institutions financières de Bretton Woods à participer à la gestion de la pandémie de Covid-19 et de la crise socioéconomique qui en découle.

Alamine Ousmane Mey (au centre) pendant sa déclaration.

Un sommet de la haute finance. Pour la plupart des commentateurs et analystes, sa tenue correspond à un mélange de hasard et de nécessité. Dans le contexte sanitaire actuel, il n’en fallait pas mieux pour faire entendre davantage la voix des gouverneurs africains au sein des deux institutions de Bretton Woods sur les questions de développement intéressant l’Afrique. Selon Alamine Ousmane Mey (ministre camerounais de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire et par ailleurs président du Caucus africain 2020), «l’édition de cette année, située dans la perspective des assemblées annuelles du groupe de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI), constitue une occasion idoine pour le continent de construire une nouvelle relation avec ces institutions financières internationales». En effet, plus que par le passé, l’Afrique à travers ses 54 pays veut se faire entendre auprès de Bretton Woods. Le 6 août, en visioconférence, chacun a certes tenu à clarifier sa position dans un contexte de fortes turbulences économiques, mais tous ont surtout martelé que le contexte sanitaire actuel est préoccupant et qu’il exige de nouvelles formes d’action collective.

Accompagnement
De l’avis du Caucus africain, il faut préserver les avancées réalisées par les économies africaines au cours de la dernière décennie… mais il faut aussi accroitre le rôle des institutions de Bretton Woods. Globalement, le FMI et la BM ont été appelés à s’adapter aux nouvelles exigences de la conjoncture et à repositionner leurs interventions afin de mieux accompagner l’Afrique dans son combat contre le coronavirus. «L’ampleur de la crise se lit dans les statistiques de nos différents pays; il est urgent de travailler à l’inversion de la courbe de la catastrophe», a déclaré Alamine Ousmane Mey.

Dans le creuset d’idées, la problématique de l’après-Covid-19 sur le continent a été moulinée dans les discussions placées sous le thème «Protéger le capital humain de l’Afrique face à la Covid-19: sauver des vies, préserver le bien-être, sauvegarder la productivité et l’emploi». Sur la foi du communiqué de presse rédigé à la suite de différentes contributions, un accent a été mis sur plusieurs domaines (appui au secteur privé et à tout ce qui impacte l’outil de production; représentation de l’Afrique au sein des institutions de Bretton Woods; la gouvernance et les politiques macrobudgétaires; l’efficacité de l’aide, etc.).

Créé en 1963, le «Caucus africain» a été mis en place dans le but de faire entendre davantage la voix des gouverneurs africains au sein des deux institutions de Bretton Woods sur les questions de développement intéressant l’Afrique. L’adhésion est ouverte à tous les pays africains membres du FMI et du groupe de la Banque mondiale.

Jean-René Meva’a Amougou

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