Des forces spéciales russes en RCA

Consécutivement à la résolution du Conseil de paix et de sécurité de l’Onu de confier un pan de formation et d’armement des Forces armées centrafricaines (Faca) à la Russie, près de 200 instructeurs des forces spéciales russes se sont installés à Bangui.

Selon plusieurs sources, ce contingent représente la première vague d’une troupe qui pourrait s’élever à 5000 hommes. Précisément, un accord de renforcement de la coopération diplomatique, économique et militaire aurait été signé entre Moscou et Bangui en 2017.
Dans son versant militaire, cet accord postulait la fourniture des armes, des équipements et des matériels militaires aux forces armées centrafricaines. Pour ce faire, la Russie, l’un des cinq (5) membres du Conseil de sécurité, se serait engagée à demander et obtenir la levée partielle de l’embargo imposé sur les armes à destination de la République centrafricaine. Chose promise, chose due ! Puisque la dernière résolution du Conseil de paix et de sécurité de l’Onu porte bien mention de cette exemption.
Une première livraison d’armes aurait déjà eu lieu en décembre. Deux autres livraisons devraient intervenir courant des mois de février et avril. Deux bataillons totalisant 1300 hommes seraient équipés, avec notamment 900 pistolets Makarov, 5200 fusils d’assaut AKM, 140 armes de précision, 840 fusils mitrailleurs Kalachnikov, 270 lance-roquettes RPG et 20 armes anti-aériennes. Les livraisons comprendraient aussi des munitions. La Russie a en outre proposé d’entrainer l’armée centrafricaine à l’utilisation de ces armes, un projet qui doit encore recevoir le feu vert de l’Onu. L’initiative russe ne semble pas recevoir l’enthousiasme de l’ensemble des membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu qui, pour d’aucuns, scrutent le déploiement des russes en Centrafrique.
Le réarmement des Faca et la levée de l’embargo sur les armes imposé au pays depuis 2013 sont des demandes anciennes des autorités de Bangui. Dès 2014, Catherine Samba-Panza, alors présidente du pays, plaidait en ce sens. Il a fallu attendre près de trois ans pour que les Faca reçoivent de nouveaux équipements. Ces livraisons sont devenues possibles au soir du 14 décembre 2017. Mais, l’Onu n’a pas formellement donné son feu-vert à la levée de l’embargo sur les armes. La demande de dérogation présentée par la Russie devant le Conseil de sécurité des Nations unies était en effet entrée en « procédure de silence ». En clair, si personne au sein de cette instance ne s’y opposait avant 20 h GMT, ce fameux 14 décembre 2017, la demande était acceptée. La réaction de la Cémac reste attendue. Le sommet des chefs d’Etats du Copax de mars prochain en sera certainement l’opportunité d’expression.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *