Autoroute Yaoundé-Douala : Toujours dans le tunnel des bobos

Au fil des années, l’existence du chantier se décline par plus de multiples arrêts des travaux que par une réelle avancée.

Un segment de l’autoroute au 23 mai 2020

En se présentant devant le Sénat le 18 juin dernier, Emmanuel Nganou Djoumessi savait bien par quel bout commencer son propos relatif au chantier de construction de l’autoroute Yaoundé-Douala. «La première section, longue de 60 km, qui va de Yaoundé à Bibodi, qui devrait s’achever le 31 décembre 2020 au regard du planning revu, ne sera pas livrée à ce jour.

En effet, la crise sanitaire due au Covid-19 va générer un glissement dont l’impact reste à apprécier», a dit le ministre des Travaux publics (MINTP) aux sénateurs. Au-delà, a-t-il ajouté, la modification du profil en travers de l’ouvrage n’a pas facilité le respect du calendrier de mise en œuvre. «Le contrat commercial avait initialement prévu une route expresse en 2×2 voies avec une vitesse de référence de 90 km/h.

Cependant, pour nous inscrire dans la modernisation de nos infrastructures, de manière irréfragable, nous aménageons une autoroute en 2×2 voies, extensible à 2×3 voies avec une vitesse de référence de 110 km/h; ce qui a nécessité l’élargissement de la plateforme des terrassements, le rallongement des ouvrages transversaux, l’assainissement du terreplein central, avec des prestations non prévues dans le contrat; cependant, indispensables pour la fonctionnalité de l’ouvrage (mise en place des réservations pour le réseau de communication, etc.). Ces modifications ont conduit à une énorme variation à la hausse du volume de travaux à réaliser», a expliqué Nganou Djoumessi.

Autre couac relevé par le membre du gouvernement: «la libération tardive des emprises par les populations, parfois plusieurs mois après le délai contractuel initial. En effet, l’on se souvient des épisodes désolants de blocage des travaux par des riverains, au motif que les indemnisations n’étaient pas encore payées. Une situation ayant parfois frisé l’incivisme».

Par le passé, c’était la suspension du paiement des décomptes par Eximbank-Chine, le principal financier de ces projets, intervenu courant juin 2018. Cette situation avait engendré des impayés de 4,47 milliards de FCFA, soit 4,16 milliards pour le constructeur China First Higway Engineering, 552,7 millions pour le groupement Scet-Tunisie/Louis-Berger et 81,14 millions pour Labogenie, assurant respectivement le contrôle technique et géotechnique.

À écouter le MINTP, l’on amorce le virage d’une troisième prolongation des délais. Depuis le 13 octobre 2014 (date de lancement des travaux), la première phase de l’autoroute Yaoundé-Douala, prévue pour un délai de 48 mois, a déjà connu deux prolongations.

JRMA

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