Agence de promotion et des investissements : Quatre nouveaux projets en incubation

Estimées à 24 milliards FCFA, les conventions relatives à ces investissements vont permettre la création de près de 1000 emplois.

Marthe Angéline Minja, directeur général de l’API

À Yaoundé le 14 mai 2020, Marthe Angéline Minja, directeur général de l’Agence de promotion et des investissements (API), a signé des conventions avec quatre entreprises exerçant dans l’industrie chimique, le bois, la manufacture et l’agroalimentaire.

Relatives à l’agrément sur les incitations à l’investissement privé, ces conventions entrent dans le cadre du développement du tissu industriel. Elles sont estimées à «un montant global de 24 milliards FCFA et vont permettre la création de près de 1000 emplois, selon Cameroon Tribune, édition du 15 mai 2020.

SCS Alid
Parmi les sociétés concernées, il y a la SCS Alid Sarl, dont le promoteur est William Fotso. D’après la même source, cette entreprise va étendre son unité de raffinerie d’huile de palme située à Douala. On estime l’extension à 15 milliards FCFA. Objectif: produire plus de 500 tonnes d’huile au quotidien pour combler le déficit en huile de palme et la forte demande en oléine sans cesse croissante. Cette entreprise pourra ainsi embaucher près de 600 personnes.

Sasel S.A
Dans le même ordre, le groupe Sasel S.A, évoluant dans l’agroalimentaire, va lui aussi élargir son unité industrielle. D’ailleurs, révèle le quotidien national, “près de 5 milliards FCFA seront utilisés pour le projet portant sur l’extension de son unité industrielle de raffinage de sel à Douala”. L’entreprise, qui va ainsi doubler sa capacité de production (passant de 10 à 20 tonnes par jour), va permettre de créer 160 emplois.

Bois
Pour ce qu’il est du secteur bois, l’investissement est tenu par la société italienne Sif-Inter SARL. On l’estime à 2,5 milliards FCFA, avec un potentiel emploi chiffré à 300 places.

Nking Plastic
Pour sa part, la société Nking Plastics compte débarrasser les villes camerounaises des résidus en plastique. C’est précisément ce qu’a annoncé son directeur général Luther Gapapha. “Le projet de l’entreprise consiste au traitement et à la gestion des déchets pour un investissement de 1,5 milliard FCFA. Il est question d’effectuer une collecte locale de plastiques et d’importer une partie de la matière première pour affiner le recyclage. Au moins soixante emplois sont prévus pour cette industrie qui compte aussi installer des machines pouvant booster ce secteur d’activité”, a-t-il déclaré.

 

Impact socioéconomique du Covid-19

Entre augmentation des allocations et suspension des contrôles

Suites aux mesures d’accompagnement du 30 avril dernier, la Caisse nationale de prévoyance sociale vient de prendre des dispositions en vue d’alléger le poids économique des dégâts dus au Covid-19.

Parmi les mesures d’accompagnement que la CNPS doit mettre en œuvre pour amoindrir le poids socioéconomique de la crise sanitaire du Covid-19 au Cameroun se trouve celle relative à la pension retraite. D’après le site internet de cette société, “les pensions de retraite n’ayant pas bénéficié de la revalorisation automatique survenue du fait de la réforme de 2016 vont être augmentées de 20%”. La mesure s’avère “salvatrice”. Parce que, explique la même source, cela répond à une difficulté d’actualité. “Les anciens travailleurs dont les pensions ne permettaient pas toujours de joindre les deux bouts, pire encore dans ce contexte de crise”. Elle rassure que le problème sera résolu.

Allocations familiales
Il en est de même pour les allocations familiales. “Les allocations familiales (AF) qui ont bénéficié, il y a à peine 5 ans, d’une revalorisation de l’ordre 55,5%, passant de 1800 francs à 2 800 francs à la faveur du décret n° 2016/034 du 21 janvier 2016, ont elles aussi connu une augmentation. La nouvelle mesure abroge donc le décret de 2016 et fixe dorénavant le montant des AF à 4 500FCFA par enfant à charge et par mois, soit une hausse de 60,7%.”

Parce que la crise sanitaire touche toutes les tranches de ses assurés, la CNPS ne compte pas faire exception cette fois. “Ces allocations, eu égard au contexte de crise sanitaire actuelle, seront reversées même aux travailleurs mis en congé technique en raison de la baisse circonstancielle de l’activité des sociétés qui les emploient.” Cela prend effet dès la fin de ce mois de mai 2020, précise la source. La CNPS est “prête à payer, et ce dès la fin du mois de mai 2020, autant les pensions que les allocations familiales sous les nouveaux montants”.

Suspension des contrôles
Les entreprises elles aussi trouvent leur compte dans le cadre des dispositions visant l’allègement des effets néfastes du coronavirus sur le plan économique. Ces sociétés sont exemptées des contrôles sur le terrain de la CNPS pour une durée de trois mois “à compter du mois d’avril”. Ce n’est pas tout. Les usagers bénéficiaires profiteront également de l’annulation des majorations et des pénalités de retard de paiement des cotisations sociales dues à la CNPS, et l’étalement sur trois mois de la dette des cotisations sociales des mois d’avril, mai et juin 2020, après à une demande justifiée.

Joseph Julien Ondoua Owona (stagiaire)

 

Fin du télé-enseignement

L’heure du bilan

Les ministres sectoriels de l’Education ont salué comme très positifs, les retours qu’ils ont eus de l’expérience conduite sur les antennes de la CRTV.

Le cours à la télé: première expérience

L’école à la télé et à la radio, la page a été tournée la semaine dernière. Pendant un mois et demi, les élèves du primaire et du secondaire ont pris place dans une classe virtuelle aménagée dans les studios de la chaîne nationale, la CRTV. Conformément aux directives du Premier ministre, Joseph Dion Nguté, répercutées par les ministres sectoriels, des plages horaires ont été arrêtées et les enseignements dispensées à la radio et à la télévision jusqu’au 15 mai dernier.

Au bout du compte, le Pr Laurent Serge Etoundi Ngoa, ministre de l’Education de base et sa collègue des Enseignements secondaires, le Pr. Nalova Lyonga, ont qualifié d’inédite l’expérience conduite au Cameroun. «Les classes virtuelles qui prennent fin ce jour ont permis de garder les élèves psychologiquement dans un environnement scolaire. Et nous avons des motifs d’être satisfait sur au moins trois plans : la qualité des enseignements, les programmes et le soutien technique de la CRTV», a indiqué le ministre de l’Éducation e base aux cotés duquel se trouvait le directeur général de l’Office, Charles Ndongo.

Les cibles
«Les classes virtuelles sur la CRTV, visaient à terminer l’année, pas à la sauver», avait déjà précisé lors d’une de ces précédentes interventions, le Pr. Laurent Serge Etoundi Ngoa. Selon le membre du gouvernement, «il ne restait en réalité que 6 semaines de cours pour permettre aux enfants, aux élèves et étudiants, d’aller allègrement vers les examens de passage et vers les examens certificatifs». Il est donc aisé de comprendre que ce sont les élèves des classes d’examen qui ont été privilégiés, les autres ayant dêjà couvert plus de 80% des programmes.

Toutefois pour ces derniers, il reste une question relative au passage en classe supérieure. En posture d’invité du 20h30 sur la CRTV, le ministre de l’Education de base a fait savoir que les ministres sectoriels ont reçu des instructions précises en la matière. «Le président de la République a demandé que le passage en classe supérieure ne soit pas automatique et qu’on examine le travail des élèves au cours des deux précédents trimestres avant d’en décider», a-t-il précisé.

L’inégalité devant le virtuel
Le télé-enseignement n’est cependant pas allé sans poser quelques problèmes. Pour la plupart, ils tournent autour de la disponibilité des postes de télévision dans les ménages, du spectre de couverture de la chaîne nationale, des interruptions voire de l’absence de l’énergie électrique, mais également de la disponibilité des enfants aux heures de diffusion des cours. À toutes ces questions, le Pr Laurent Serge Etoundi Ngoa a apporté des réponses. Mais s’agissant précisément de l’arrosage du territoire national par la CRTV, le ministre s’est voulu clair. «Les parents avaient également une grande responsabilité pendant cette période. Les choses ont été faites de telle sorte que les cours ont été disponiblisés au niveau de chaque département et arrondissement, et donc au niveau de chaque établissement. Il revenait donc aux parents d’aller les récupérer pour le compte de leurs enfants» , a expliqué le ministre, qui s’est par ailleurs satisfait de ce que le procédé a aussi été au bénéfice des élèves des autres classes. La reprise des cours progammée pour le 1er juin prochain, va donc simplement permettre de parachever un processus bien mené, et qui a permis aux élèves depuis le 30 mars dernier, de rester au contact de l’école.

Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)

 

Tendance

La pub s’engage face au coronavirus

Les entreprises adaptent leur programme marketing au contexte de la COVID-19.

Cela s’appelle rester présent sur la place publique. Au Cameroun, sous l’effet de la pandémie du coronavirus, beaucoup de créatifs travaillent à la fois pour des marques et pour des ministères, pour des constructeurs automobiles et pour des assureurs, pour des alcooliers et pour des organismes médicaux… Ils sont ainsi amenés à façonner des discours sur les masques de protection.

Sur les gadgets qu’arborent les usagers, l’annonce se limite au logo de l’institution, en couleur, sans artifice typographique. «C’est une réclame directe bonne pour des structures disposant de trop maigres trésoreries pour investir dans une publicité pendant la crise sanitaire», explique Théodore Ekani, promoteur d’une PME à Yaoundé.

Dans un tel contexte, à la fois favorable et délicat, les publicitaires se professionnalisent. Depuis la validation du port obligatoire du masques par les autorités publiques locales, de nouveaux intermédiaires, les agents de publicité, sont apparus. Au quotidien, ils ne se limitent pas à négocier des contrats de fabrication des cache-nez, mais s’occupent de tout, écrivent les textes et slogans, font réaliser les clichés et dessins, conseillent le fabricant dans le choix des matériaux.

Les compagnies sont très créatives, explique Benoît Mahouvé, expert en publicité. Il indique que, cers derniers temps, plusieurs structures ont sorti des packages de masques vendus à proximité des centres de dépistage, des hôpitaux, et des commerces de première ligne comme les épiceries. De leur côté, les agences publicitaires tentent de suivre l’évolution de la psychologie des consommateurs du grand public avec des gadgets attrayants et protecteurs.

«Maintenant, la publicité a changé d’aspect, de support et de nature ; elle est devenue une activité qui déjoue les réglementations nationales et bouleverse les équilibres financiers. Avec la Covid-19 à travers le pays, la publicité, bien que ciblée, est en train de revendiquer sa logique grand public», constate Benoît Mahouvé.

Qualité
Pour autant, dans cette frénésie publicitaire, rien à voir avec les masques homologués dont les autorités sanitaires parlent en ce moment. Sur ce sujet, des publicitaires se défendent : «Ces masques évitent le contact mains/bouche et protège des grosses projections salivaires», explique Sidonie, qui ajoute: «Rien d’autre. L’efficacité micro-biologique serait certainement prise en défaut. Je dirais que quelque part porter un masque, c’est mieux que rien».

Jean-René Meva’a Amougou

Ndangueng (Mefou-et-Afamba)

Des défauts sur les bidons lave-mains de Paul Biya

Dans ce village situé à une soixantaine de kilomètres de la capitale, les populations crient à une arnaque politique.

 

Des cartons de savons de lessive, des masques de protection pour les populations et le personnel hospitalier, des bidons lave-mains. L’annonce pour la réception du don présidentiel réservé au groupement Mvog-Amoug II (Mfou) était alléchante le 4 mai 2020. Parmi les récipiendaires, on a même senti un soulagement dans le mot «enfin».

Puis très vite, on a perçu l’arnaque dans le matériel, les seaux lave-mains notamment. «Comment peut-on nous traiter ainsi ? Des bidons lave-mains avec des robinets desserrés, c’est ce à quoi nous avons eu droit», s’est insurgé Seme, le chef de bloc de Nkol-Etam. En se ruant sur les moindres détails pour extraire ce qui fait un tant soit peu sens dans ce propos, l’on découvre que lesdits bidons lave-mains ont juste été badigeonnés d’un coup de vernis. «Regardez, ces trucs ne gardent pas d’eau ; ils ont tous des fuites au niveau des robinets», détaille Foé Bene, un habitant de Nkol-Etam.

Au ministère de l’Administration territoriale (Minat), le distributeur exclusif du chef de l’État (des équipements médicaux d’une valeur de 2 milliards de FCFA aux différentes communes du pays), l’on reconnait «quelques difficultés logistiques» dans l’acheminement de celui-ci.

Plutôt que de s’attarder sur les traits défectueux de certains matériels offerts, dans cette institution gouvernementale, on préfère se féliciter d’avoir pu obtenir de l’exécutif un point quotidien complet sur les moyens déployés par les autorités en sus des informations délivrées chaque jour par les maires. «Le temps viendra de tirer les leçons de cette crise sanitaire mais aujourd’hui, le seul objectif du ministre doit être de mettre le don présidentiel à la disposition de tous les Camerounais», balaie une voix au cabinet de Paul Atanga Nji. À Yaoundé le 28 avril 2020, ce dernier avait précisé que, dans sa globalité, le don de Paul Biya était une «fabrication des industries locales».

Rémy Biniou

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