Réserves financières : près de 2000 milliards FCFA de liquidités oisives à la BEAC

La surliquidité du système bancaire en Afrique centrale pourrait finalement s’avérer être une aubaine dans le contexte actuel de crise sanitaire.

 

Système financier : la Beac recommande la vigilance

Dans un récent rapport, le Fonds monétaire international (FMI) révèle en effet que «les réserves excédentaires (encore appelées réserves libres) des banques de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) s’élèvent à près de 2000 milliards FCFA à fin février 2020». Cette cagnotte représente, en clair, l’argent que les établissements de crédit de la sous-région déposent dans leurs comptes courants à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), en plus des réserves obligatoires. Selon les banquiers, cet argent sert généralement «aux règlements des transactions journalières».

Dans son rapport, le FMI fait pourtant d’emblée savoir qu’il considère ces fonds comme des liquidités oisives et potentiellement sources d’instabilité monétaire. «Les réserves excédentaires se sont accumulées au cours des derniers mois, en partie à cause des possibilités de crédit peu profondes», s’inquiète en plus l’institution monétaire internationale. C’est d’ailleurs sur ses conseils qu’en février dernier, la BEAC a lancé une opération visant à réduire la surliquidité du système bancaire en Afrique centrale.

Mais avec les effets néfastes de la pandémie de Covid-19 sur le tissu économique, les acteurs économiques de la sous-région voient les choses autrement et considèrent désormais cette réserve excédentaire comme une manne. Et comme pour leur donner raison, l’Association des professionnels des établissements de crédit du Cameroun (APECCAM) a invité depuis le 20 mars derniers, «ses membres à être attentifs aux demandes des commerçants et des entreprises, et à accorder et maintenir des crédits bancaires aux agents économiques, en particulier aux PME/PMI en difficulté».

Toujours en soutien à l’activité économique en Afrique centrale, l’APECCAM a également fait savoir qu’elle a en outre sollicité de la BEAC que celle-ci «renonce temporairement à sa décision de réduction des liquidités dans le système bancaire». Pour sa part, la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC) continue d’appeler à la prudence.

 

TAA

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