INTÉGRATION RÉGIONALEMAIN COURANTE

L’intégration sous-régionale à l’épreuve de la pandémie de coronavirus

La Guinée Équatoriale a entamé des travaux de matérialisation de sa frontière terrestre avec le Cameroun, empiétant même sur une partie du territoire de ce dernier.

En plus d’être potentiellement source de conflit, la décision de ce pays membre de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) pourrait laisser penser qu’il a décidé de faire cavalier seul dans la lutte contre la pandémie mondiale de Covid-19. Mieux, une telle initiative, à priori légitime, pose surtout le problème de la coordination des actions et de la réalité de l’intégration au sein de l’espace communautaire sous-régional.

Pourtant, les ministres de l’Économie de la CEMAC se sont retrouvés à Brazzaville le 28 mars dernier. C’était dans le cadre de la 3e session extraordinaire du Comité de pilotage du Programme des réformes économiques et financières de la CEMAC (Copil PREF-CEMAC). Parmi la vingtaine de mesures économiques préconisées pour contenir les effets de la pandémie, il y a eu celle portant sur l’intégration en Afrique centrale. Les plénipotentiaires de la sous-région ont clairement pris position en faveur de la poursuite des échanges commerciaux, qu’ils considèrent d’ailleurs comme un des piliers de la lutte contre le coronavirus. «Sous réserve des contrôles sanitaires appropriés, les ministres ont décidé de maintenir la libre circulation des marchandises et des personnels de santé indispensables à la lutte contre la pandémie», a indiqué le communiqué final.

Cette mesure n’entre du reste nullement en contradiction avec celles déjà prises au niveau de chaque Etat membre de la CEMAC. Car si tous les pays de l’espace communautaire ont bel et bien déjà décidé de la fermeture de leurs frontières aériennes, terrestres et maritimes, celles-ci sont tout de même restées ouvertes depuis lors au passage des marchandises. Le Cameroun pour sa part avait déjà fait savoir, le 18 mars dernier, par l’entremise du Premier ministre chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, que les échanges commerciaux allaient «se poursuivre avec l’ensemble des États de la CEMAC et en particulier avec le Tchad et la République centrafricaine». Vivement donc que la décision de la Guinée Équatoriale ne vienne pas compromettre la marche de l’Afrique centrale vers son intégration.

Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)

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