Réforme du Conseil de sécurité de l’ONU : L’Afrique est prête!

La position commune africaine sera finalisée à Dakar aujourd’hui et présentée au prochain sommet de l’Union africaine pour adoption.

 

C’est l’information que nous révèle un conseiller diplomatique du président sénégalais Macky Sall. Aujourd’hui, l’Afrique connaitra un grand pas dans la finalisation des propositions du continent en vue de la réforme du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU). Les ministres du Comité des 10 chefs d’État, chargés de formaliser cette position africaine commune, sont réunis à Dakar au Sénégal. Ils vont préparer les dossiers à soumettre à leurs chefs d’État respectifs en vue de la 33e conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine qui se déroulera les 9 et 10 février prochain à Addis Abeba.

Les conclusions de cette réunion seront préalablement présentées au Conseil exécutif dont la rencontre est prévue pour les 6 et 7 février 2020.

État de la question

La huitième réunion ministérielle du Comité des 10 chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (C-10) sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies s’ouvre aujourd’hui à 10 heures à l’hôtel King Fahd Palace. Officiellement, elle a pour but de faire le point sur l’état du processus des négociations intergouvernementales (IGN) en cours à New York et de discuter des perspectives de renforcement du mandat du C-10 et de la consolidation de la position africaine commune.

Notre source assure que «les pays africains vont consolider quelques divergences sur la position africaine commune. Il s’agira notamment, au plan continental, de la rotation par ordre alphabétique dans une durée des sièges permanents que l’Afrique devra recevoir et du rôle de l’union africaine dans le processus de désignation. Au plan international, il s’agit de réfléchir sur l’adhésion de l’Afrique au G4 mené par l’Allemagne, le Brésil, l’Inde et le Japon, afin de booster la dynamique pour un élargissement des sièges permanents du Conseil de sécurité».

Position africaine

Le rapport du Comité des dix chefs d’État et de gouvernement sur la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, présenté en février 2019, indique que «l’Afrique sollicite deux sièges permanents, avec toutes les prérogatives et tous privilèges des membres permanents, y compris le droit de veto; cinq sièges non permanents». Toutefois, la singularité africaine se trouve dans les détails. L’Afrique s’oppose en principe au maintien du droit de veto. Elle pense que c’est une question de justice pour tous et que, tant qu’il existera, il doit être accordé à tous les membres permanents, anciens et nouveaux.

L’Union africaine fait un plaidoyer pour un Conseil de 26 membres, dont six nouveaux membres permanents dotés du droit de veto. Dans son projet de réforme, l’Union africaine se réserve deux sièges permanents et deux sièges non permanents supplémentaires. En même temps, elle attribue deux sièges permanents et un siège non permanent supplémentaire au Groupe des États d’Asie, ainsi qu’un autre siège non permanent au Groupe des États d’Europe orientale. Les États d’Amérique latine et des Caraïbes hériteraient d’un siège permanent et d’un nouveau siège non permanent, alors que le Groupe des États d’Europe occidentale et les autres États se verrait octroyer un autre siège permanent.

Cette proposition est plus ambitieuse que celle du G4 (Allemagne, Brésil, Inde, Japon). Les 4 puissants proposent un conseil de 25 membres, dont six nouveaux sièges permanents sans droit de veto avant au moins 15 ans.

Le Comité est composé de l’Algérie, de la Guinée Équatoriale, du Kenya, de la Libye, de la Namibie, de l’Ouganda, du Congo, du Sénégal, de la Sierra Leone et de la Zambie, soit deux pays pour chacune des cinq régions du continent africain.

Zacharie Roger Mbarga

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