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Réseaux sociaux : Web-cinéma en direct d’Etoudi

Après l’avoir donné pour mort le 23 novembre 2019, la rumeur sur internet «ressuscite» Paul Biya le même jour comme «homme politique le plus sexy du monde». 

Paul Biya fait le buzz sur la toile

On dira que c’est tout l’extraordinaire du récent sommet des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac). Après avoir connu une sévère disette de faits divers en provenance du palais de l’Unité, les réseaux sociaux se sont revigorés en fin de semaine dernière. Sur le site de MediaMass, il est écrit: «Tout est parti du message: “Paul Biya vient de nous quitter. RIP.”, publié sur le site de microblogging vendredi 22 novembre vers 13 h 30. La rumeur enflamme immédiatement la toile. Nouveau tweet une heure plus tard: “Décès de Paul Biya, les proches de l’homme politique confirment”. Pour amplifier l’effet d’annonce, ce dernier tweet est accompagné d’un lien vers le site Nécropédia (qui précise pourtant que Paul Biya n’est pas mort)».

Selon une autre information abondamment relayée, la ceinture de Paul Biya aurait «lâché». La déconvenue, confirment des sources anonymes citées par quelques médias en ligne, aurait suscité l’intervention de son épouse, Chantal Biya.

Aussi cocasses qu’ils puissent paraître, ces «incidents» permettent encore à la toile de poursuivre sur un seul et unique registre: celui du «journalisme d’émotion», selon la formule de Prosper Roger Effemba. «Il est regrettable que des chroniqueurs, des rédacteurs et des éditorialistes de renom confisquent l’antenne ou gâchent de précieuses colonnes pour faire savoir au monde entier une telle péripétie extra politique et potentiellement distrayante!» fulmine l’ancien journaliste de la Crtv.

Leurre de vérité?
À un degré ou à un autre, certains médias ont tenté de se parer d’objectivité, en attribuant leur «scoop» à des sources au palais de l’Unité. «La rumeur sur une histoire en dessous de la ceinture éclipse les résolutions du sommet extraordinaire de la Cemac», lit-on quelque part. L’article a occupé le terrain.

En quelques heures, il a récolté plus de 10 000 vues et des dizaines de commentaires. «C’est le propre de la mise en scène médiatique d’une rumeur; sauf que là, on a touché le fond du privé», décrypte Nta à Bitang, enseignant à l’Esstic (École supérieure de sciences et techniques de l’information et de la communication) de Yaoundé. «En tout cas, en utilisant le mot rumeur, ces médias-là renforcent l’impression d’être enfermés à double tour dans une tour d’ivoire, partagée avec les détracteurs du président de la République», ajoute-t-il.

Dans le sérail, l’on tourne tout en dérision. Ce d’autant plus qu’une autre «information» d’un tonneau similaire, précise que le chef de l’État a été sacré «Homme politique le plus sexy du monde» par les lecteurs du magazine Glam’mag dans le numéro de décembre 2019. Relayée par le site MediaMass, aucune preuve de véracité ne l’entoure néanmoins, du moins jusqu’au moment où nous allions sous presse.

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