Âge de départ à la retraite: Cliquetis verbal dans les rangs des bidasses

Sur la toile, le débat sur la période de leur cessation d’activité s’anime. Le haut-commandement sort de ses gonds.

Le palais présidentiel: coeur du pouvoir au Cameroun

Le 7 octobre dernier, le chef de l’État a procédé à un important mouvement dans la préfectorale. Usant des prérogatives (article 124 des statuts de la Fonction publique) qui sont les siennes, Paul Biya a maintenu ou muté quelques fonctionnaires de l’administration territoriale ayant dépassé l’âge de la retraite fixé par la réglementation camerounaise. Comme pour dire que les choses ne sont pas faites à l’envers, le président de la République a appuyé le tout par un texte spécial accordant aux intéressés une prolongation d’activité jusqu’en 2020, «dans l’intérêt du service».

Grommellements
En procédant ainsi, Paul Biya n’envisageait certainement pas de susciter un écœurement chez les militaires et gendarmes. S’ils ne se précipitent pas avec véhémence devant les micros pour dire combien ils sont mécontents, ils choisissent l’effet amplificateur des réseaux sociaux. Sur l’un de leurs forums, le sujet est débattu en procédure accélérée et incontrôlée. L’enjeu se résume à un rééquilibrage de l’âge de départ à la retraite des hauts-gradés des armées et celui des administrateurs civils. «Faut-il imposer un âge identique, à partir duquel il n’y aura plus de décote? Ou bien variable en fonction de la durée individuelle de vie active? Qu’on valide des dispositifs pour les carrières longues pour tout le monde!», insiste un colonel.

Halte!
Pour mettre fin au cafouillage et la montée des incivilités vis-à-vis du gouvernement, Gallax Yves Landry Etoga a signé une note le 15 octobre 2019. Dans celle-ci, le secrétaire d’État à la Défense chargé de la gendarmerie nationale interdit aux bérets rouges de nourrir des débats inutiles sur la toile. Raison: «sur la mise à la retraite par exemple, tout est dit de façon un peu maladroite; il y a sur-interprétation», entend-on en coulisses à la direction des personnels du ministère de la Défense (Mindef). Une réelle friture donc au regard des textes en vigueur. Dans cette institution stratégique, l’on brandit le décret du 25 juillet 2001 dans ses articles 56 et 57, portant réglementation de la mise en retraite des officiers. «Elle est prononcée par décret du président de la République d’office, lorsque l’officier est rayé des cadres par la limite d’âge; à la suite d’une infirmité; d’une aptitude physique insuffisante ou par mesure disciplinaire; sur demande agréée, dès qu’il a acquis ses droits de pension, dans la limite du contingent annuel», stipule l’alinéa 2 de l’article 56. L’alinéa 3 quant à lui met à la retraite un colonel à 58 ans, un lieutenant-colonel à 57 ans, un commandant à 56 ans, un capitaine à 55 ans et un lieutenant à 45 ans.

                                                                                                                                                                   Jean René Meva’a Amougou

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