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Après le GDN: Paul Biya avance pour un remaniement gouvernemental

Selon des sources bien informées, dans les prochains jours, le chef de l’État va abattre cette carte pour apaiser davantage le climat sociopolitique dans le pays.

Le président de la République, très studieux

On va le dire simplement: pour rester dans la logique du “Grand dialogue national”, Paul Biya a pris d’importantes décisions en fin de semaine dernière. Fidèle à sa façon virile et cordiale de procéder à l’exercice politique, le chef de l’État a instruit la libération de quelques prisonniers, parmi lesquels Maurice Kamto. «Dans un pays où, depuis, plusieurs traumatismes s’étaient déjà sédimentés, il est clair que des gestes comme ceux-là vont se répéter dans les tout prochains jours», projette Bernard Noumbissi. L’après GDN, soutient l’universitaire, a soulevé le couvercle sur le sujet remaniement gouvernemental. Selon la même source, Paul Biya s’apprête à procéder à une «décapitation politique» de certaines figures.

Dans le sérail? On se garde encore d’alimenter la chronique sur une «nouvelle cuisine». Toutefois, derrière de petites phrases, derrière des suppositions et des pronostics, l’on comprend que ça se mijote à feux doux. Durant tout le weekend, apprend-on, d’intenses consultations ont commencé. Guidé par la nécessité d’agir rapidement pour ne pas abandonner les recommandations des assises du Palais des Congrès, Paul Biya réfléchit sur le comment ajuster son équipe. «Le chef de l’État doit reprendre la main, après avoir traversé le long désert de la crise sociopolitique, afin de relancer son septennat. Ce pourrait être plus politique que technique, dans l’idée d’ouvrir une nouvelle séquence en cette période compliquée, et en amont du calendrier électoral de 2020», analyse Bernard Noumbissi. À comprendre que le dosage va s’opérer entre de jeunes loups carnassiers de la chose publique et de vieux fauves des rings électoraux.

Hypothèses
Déjà, impossible d’empêcher les esprits de s’échauffer et les paris de fuser sur les possibles entrants au gouvernement. «Je ne vois pas du tout Dion Ngute menacé. Je n’ai jamais vu un couple Président-Premier ministre aussi fusionnel », signale Jean Baptiste Atemengue, militant du Rdpc. Sur le fond, l’argument se tient: le Pm a bien conduit le GDN. Pour le reste, l’alternative est simple: «un remplacement poste pour poste ou un remaniement de plus ou moins grande ampleur; ce pourrait être l’occasion de se débarrasser en douceur de quelques ministres jugés fragiles. C’est le prix à payer si on veut que la vie politique se régénère dans notre pays», résume le politologue Belinga Zambo.

Entre infos et intox, certains laissaient filtrer leurs états d’âme le 29 septembre dernier: «Au terme du GDN, il faudra écouter le 17 heures tous les jours», soupirait un membre du gouvernement qui n’excluait pas un départ. Pendant ce temps, d’autres se prenaient à rêver à un ministère. «C’est un peu dans toutes nos têtes, nous attendrons près de nos téléphones», expliquait, face aux journalistes, un directeur en service au ministère de la Décentralisation et du Développement local.

Il est à relever que c’est en début 2019, notamment le 4 janvier, que le président de la République a procédé à un réajustement de son équipe. L’on remarquait la promotion de quelques citoyens originaires des régions anglophones du pays, notamment Chief Joseph Dion Nguté au poste de Premier ministre. Les commentateurs y avaient alors vu une amorce vers l’apaisement.

Jean-René Meva’a Amougou

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