Pénétrante Est de Douala : un manque-à-gagner de 150 millions FCFA pour les transitaires

Le chiffre n’est pas officiel, même s’il est révélé par quelques transitaires membres du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam).

À cause de la situation de blocus à l’entrée Est de Douala, ceux-ci déclarent ne plus être en mesure d’honorer leurs engagements vis-à-vis de leurs clients basés au Tchad et en République Centrafricaine. Selon eux, compte tenu du laborieux convoiement des marchandises, le revenu par camion dûment affrété, indicateur clé du secteur, a reculé de 5,1 % en deux semaines. «Les transitaires sont très inquiets et se demandent à quelle sauce ils vont être mangés : tout le monde espère que les retards provoqués par la non-fluidité au point de départ des corridors Douala-Bangui et Douala-Ndjamena vont s’arranger. Parce que là, on est à presque -20 % de nos chiffres d’affaires, ce n’est pas bon ! Le propriétaire de la marchandise qui est bloquée depuis un mois est d’autant plus gêné que nous.

Cependant, nous le sommes dix fois. Parce qu’il s’agit ici d’économie», martèle Lanal Gabriel, un transitaire camerounais. «Vous avez beau avoir votre camion, régulariser votre situation fiscale, avoir tout le carburant nécessaire, mais quand vous restez plus de 10 heures sur place, c’est très compliqué. Et d’après mes calculs, un camion immobilisé coûte 100 000 FCFA par jour au transporteur. En trente jours, ça me fait des pertes de l’ordre de 6 millions de FCFA», explique Joseph Kollo, transporteur et directeur général de MPS. Exerçant sur le corridor Douala-Ndjamena, il est d’autant amer que toutes les parties perdent.

Selon la douane camerounaise, l’activité de transport sur cet axe routier fait transiter environ 340 milliards de francs CFA de marchandises tchadiennes chaque année. «Par exemple, sur 50 camions immobilisés pendant près d’une journée, en sachant que le transporteur perd 100 000 FCFA par jour et par camion immobilisé, vous-mêmes vous voyez ce que ça fait comme pertes financières pour nos entreprises de transport. Plus de 150 millions de FCFA de pertes en un mois. Qui va nous dédommager ?» s’interroge Raymond Mongang.

Bobo Ousmanou

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