Inondations à Babessi : 700 familles sans abris dans le Nord-Ouest

Outre un déluge impressionnant de chiffres, l’épisode pluvieux de cette année dans la localité fait poindre d’autres risques graves.

Babessi: les pieds dans l’eau

Babessi (département du Ngoketunjia, région du Nord-Ouest) connaît des pluies torrentielles depuis le 5 août 2019. Dans la matinée du dimanche 11 août courant, plus de 8 litres d’eau par mètre carré sont tombés sur cet arrondissement, selon la délégation départementale des Transports du Ngoketunjia. Ici, «245 millimètres de pluie sont tombés en quelques heures, tandis que la moyenne de précipitations habituelles pour un mois d’août n’est que de 95 mm», renseigne un cadre de cette administration publique. Nombreuses, les trombes d’eau y ont provoqué des glissements de terrain et une inondation sans précédent, selon le maire Choh Isa Buba.

Joint au téléphone, ce dernier dresse un premier bilan. «Près de 700 familles déplacées et plus de 1000 personnes affectées ; environ 200 maisons détruites partiellement ou entièrement ; plusieurs dizaines d’hectares de champs de maïs, de riz et autres plantes dévastées ; animaux emportés ; fosses septiques ont été vidées de leur contenu ; des sépultures ouvertes ou détruites. Mbow, Abakwa, Chui et Mbezoh sont les quartiers les plus touchés», expose l’édile de Babessi. «Il n’y a pas de victimes à ce stade», dit-il. À l’en croire, il a décrété l’état de crise, le plus haut niveau d’alerte, et a recommandé que la population ne sorte dans la rue qu’en cas de nécessité. Il pleuvait encore mardi, mais à moindre intensité. Alertée, l’administration est descendue sur le terrain pour évaluer les dégâts qui se chiffrent à des millions de FCFA, à côté d’un réel risque d’épidémie de maladies hydriques.

Autre risque
Du fait de sa proximité avec le barrage de Bamendjin, la situation de Babessi s’aggrave au fil des jours. Les eaux montantes du barrage menacent de faire céder l’unique digue. «L’évacuation est nécessaire dans ce site pour préserver les vies humaines ; ce serait un moindre mal», alerte Choh Isa Buba. Dans un élan de solidarité, certaines familles des quartiers épargnés ont accueilli les sinistrés. Fouinant dans leurs annales, les populations révèlent que ce n’est pas une première. En 2012, une situation similaire s’était produite ici.

On avait enregistré un mort, 95 familles sans abris et d’importants dégâts matériels. À cette époque-là, Jules Doret Ndongo, alors ministre délégué auprès du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), avait effectué le déplacement de la localité pour réconforter les sinistrés et leur apporter un appui du chef de l’État. En 2015, ce sont 26 familles qui avaient été affectées dans cette zone. Cette année-là, elle avait été déclarée dangereuse. Les pouvoirs publics avaient viabilisé une zone de recasement des victimes, tout en les indemnisant. Malheureusement, attachées à cet endroit (certains ayant enterré les restes des leurs dans leurs maisons et sous leurs lits, tradition oblige), les populations n’ont pas daigné s’en aller.

Zéphirin Fotso Kamga

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