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M. Dzeudom Harold : «Vendre l’entreprise de construction camerounaise et mettre en vitrine tous les professionnels du secteur»

La deuxième édition du Salon régional du bâtiment et de l’immobilier (SARBI 2018) se tient à Yaoundé du 9 au 11 mai 2019. Son promoteur fait le point des préparatifs de l’événement.

Nous sommes à quelques jours de la tenue du Salon régional du bâtiment et de l’immobilier. Quel est l’état des préparatifs à ce jour?
Le 2ème salon régional du bâtiment et de l’immobilier (SARBI), qui aura lieu du 09 au 11 mai 2019 à l’esplanade de la Communauté urbaine de Yaoundé, est une plateforme d’échanges entre les camerounais de toutes les couches sociales et les professionnels de la construction et de l’habitat. Il a une partie « Exposition-Vente » et une partie « Conférence ». Tous les camerounais y sont attendus, parce que tout le monde a droit à un logement et veut se construire. Ce salon accueillera plus de 3000 visiteurs et 100 exposants pendant ces 3 jours. Il s’agit d’une rencontre de visualisation, de commercialisation, de sensibilisation et d’échanges entre les acteurs majeurs de la construction et de l’immobilier avec les populations. Il est donc important de réunir tout ce monde à ce grand salon professionnel.

Parlant des préparatifs, nous bouclons les inscriptions des participants et nous sommes en pleine phase de communication pour intéresser les potentiels visiteurs à ce nouveau grand rendez-vous de la construction et de l’immobilier.

Pourquoi un Salon régional du bâtiment et de l’immobilier ? La problématique du salon n’est pas nationale?
Le salon est national. Le mot régional vient du fait que plus tard, nous voulons le faire dans les différents pays de la sous-région Afrique centrale. Il est important de rappeler que c’est un salon national, d’ailleurs le logement est une affaire de tous. En jetant un regard rétrospectif dans notre société, on constate de façon sommaire des constructions anarchiques, le non-respect des normes de construction, l’occupation irrationnelle des sols par la population, la non-vulgarisation des lois ou documents qui encadrent le foncier ou la construction dans notre pays. Vous pouvez observer quotidiennement les conséquences de tous ces problèmes. Il était donc important de mettre sur pied une plateforme ou on réunira les professionnels du secteur de la construction, les populations, l’administration dans le but de remettre en cause tous ces maux de la construction question de trouver des tentatives de solutions.

Pourquoi nous avons mis sur pied ce salon ? Pour permettre aux populations de venir découvrir les innovations en matière de construction, et faire le choix des différents matériaux de construction disponible. Permettre aux visiteurs d’assister aux différentes conférences thématiques ou on remet en question les problèmes du secteur de la construction et de l’immobilier.

Comment sera-t-il articulé concrètement ? De quoi sera-t-il question ? Qui sont concernés ? Qu’est-ce qu’il faut en attendre ?
Le salon a une partie «exposition-vente» et une partie «conférence». Des entreprises partenaires auront leur stand d’exposition et démontreront leur savoir-faire en matière de construction. Pendant que de l’autre côté, on aura des conférences thématiques sur l’actualité du secteur de l’habitat. Il sera question, de vendre l’entreprise de construction camerounaise et mettre en vitrine tous les professionnels du secteur.

Et il faut le rappeler, tout le monde est concerné. Le logement est une affaire de tous.

Avez-vous des besoins spécifiques en ce moment pour boucler sereinement les préparatifs de ce salon ?
Nous avons besoin du soutien du gouvernement, et aussi que les médias nous accompagnent davantage, parce que ce salon professionnel permettra aux entreprises de BTP, Promoteurs immobiliers, et tous les autres acteurs de la construction et de l’immobilier de pouvoir mieux se vendre. Il permettra au gouvernement (MINTP, MINHDU, MINDCAF) de mieux vulgariser ses missions.

Nous voulons à travers ce salon contribuer à l’urbanisation de nos villes tout en édifiant les populations sur l’actualité de la construction.

Quels sont vos partenaires ? Quel est l’apport du gouvernement ?
Nous avons des partenaires publics tels que le ministère des Travaux Publics, le ministère de l’Habitat et du Développement Urbain et des partenaires privées…

Un tel salon viendra mettre en vitrine l’Habitat au Cameroun, en permettant à long terme un meilleur développement des villes, parce que si nos populations bâtissent leur logement tout en respectant les normes de construction et des DPU, rassurez-vous on aura de très belles villes. Il permettra de découvrir des talents cachés qui innovent dans ce secteur pour les mettre en vitrine et pouvoir les vendre à l’international.

Concrètement qu’espérez-vous à la fin de ce salon ?
Il faut le dire très sincèrement nous voulons que plus d’entreprises de construction et de l’immobilier puissent s’approprier le concept pour mieux se vendre dans un évènement dont la vision correspond à celle de leurs entreprises. Et nous demandons encore au gouvernement (MINTP, MINDCAF, MINHDU) d’être proactif pour permettre la bonne préparation de ce salon. Nous voulons que cette date du 9 mai soit une journée inoubliable de la construction au Cameroun.

 

Propos recueillis par Thierry Ndong Owona

 

Bibiane Motto Atsama

«La seule plateforme nationale et internationale pour vendre le « made in Cameroon»

La promotrice du Salon international de l’agro-industrie de Yaoundé (SIALY) expose les contours de la sixième édition prévue du 1er au 07 juillet 2019 à l’esplanade du musée national de Yaoundé.

En cinq éditions, quel bilan peut- on faire du SIALY?
Le bilan est plutôt positif. Quand nous regardons l’édition 2018, nous constatons une nette amélioration des emballages, une augmentation des innovations, des machines, les normes et la qualité commencent à être respectées.

D’une manière générale, les entreprises reconnaissent avoir eu une augmentation sensible de leur clientèle, de leurs commandes et de la visibilité dans leurs structures. La majorité reconnait avoir amélioré ses techniques de management, d’avoir commandé les machines et les emballages grâce aux investisseurs qui ont participé au Salon.

À travers les conférences B to B, ils ont rencontré des investisseurs, des financiers et ont fait des échanges avec d’autres acteurs.

Après le succès des précédentes, sous quel signe placez-vous cette 6ème édition ?
Elle est placée sous le signe de l’opérationnalisation de l’agriculture sous le thème : Agriculture et Agroalimentaire : Moteurs de développement. Elle est placée sous le haut patronage du Premier ministre, chef du Gouvernement.

Pourquoi avoir choisi d’organiser cette sixième édition au musée national?
Le musée national est au centre-ville, nous avons des plaintes des exposants qui trouvent que le palais des congrès est éloigné de la ville ce qui crée le manque de visiteurs. Ces derniers se plaignent également de la colline du palais des Congrès. Je crois que ce site est le meilleur pour les exposants.

A presque deux mois de l’événement, où en sont les préparatifs sur le terrain?
Les préparatifs vont bon train. Nous avons rencontré les entreprises, les souscriptions sont en cours ; la communication dans les journaux est faite depuis un mois et la communication des télévisions va débuter cette semaine. Nous invitons les retardataires à venir réserver les stands.

Quelles sont vos attentes par rapport à cet événement?
Comme le chef de l’Etat ne cesse de faire de l’agriculture et de la transformation des produits le « cheval de bataille » de ce mandat des grandes opportunités, nous attendons que le gouvernement mette l’accent sur l’organisation de cet événement qu’il soit à la dimension des autres pays parce que c’est la seule plateforme nationale et internationale pour vendre le « made in Cameroon ».

Avez- vous un message pressant à envoyer aux parties prenantes de cet événement majeur?
Nous invitons tous les concernés : les chercheurs, agriculteurs, transformateurs, équipementiers, fabricants d’emballages, sociétés des normes et qualités, les grandes écoles, les financiers et les porteurs de projets à venir booster cette industrialisation locale du made in Cameroon.

Pour finir, pourquoi avoir choisi de promouvoir l’agriculture et l’agroalimentaire à travers un salon?
Nous pensons que ce secteur est le fer de lance de l’économie camerounaise c’est pour cela que le thème de cette année est «agriculture/agroalimentaire : moteurs de développement.

Le SIALY met ensemble tous les acteurs du secteur pour débattre des problèmes liés à cette industrialisation qui permettra de créer les emplois et les richesses et booster l’autosuffisance alimentaire.

Propos recueillis par Audrey Bella

 

École Inter-États des Douanes (EIED) de la Cemac

Une rentrée académique très courue à Djibloho

Une cérémonie riche en couleur et dans la plus pure tradition militaire présidée par le Président de la Commission de la Cemac le jeudi 25 avril 2019, en présence du ministre d’État Equato-guinéen chargé de l’Intégration, Baltazar Engonga, du Directeur Général de l’EIED, Ndong Pelayo Owono Abang.

La photo de famille à l’ouverture des classes

Deux temps forts ont ponctué la cérémonie de rentrée académique de l’EIED de la CEMAC.
La première partie a consacré le rituel des honneurs militaires. En effet, après avoir été accueilli par le Directeur Général, le Président de la Commission a passé les troupes en revue et salué les responsables de l’EIED. Suivi de la levée du drapeau et de l’exécution de l’hymne de la CEMAC par les stagiaires de l’école. Ensuite, le directeur de la formation et le représentant des stagiaires ont prononcé leurs allocations de circonstance avant que les officiels ne procèdent à la remise des parchemins aux impetrants.

La deuxième partie a été ponctuée par trois allocutions.
D’abord, le Directeur Général de l’EIED de la CEMAC a souhaité la bienvenue à ses invités, non sans rappelé qu’après plusieurs années de fonctionnement au ralenti voir de suspension des cours, son institution renaît. De fait, il a remercié la bienveillance du Président de la République de Guinée-Equatoriale, S.E. Téodoro Obiang Nguema Mbasogo, pour avoir accepté d’accueillir provisoirement le siège de l’école dans la ville de Djibloho.

Il a ensuite énuméré le bilan de cette formation militaire accélérée pour les 37 stagiaires de la 36ème promotion des agents de constatation, les 72 stagiaires de la 20ème promotion des contrôleurs des Douanes et les 38 stagiaires de la 3ème promotion des inspecteurs des Douanes. Aussi, il a félicité les stagiaires pour avoir achevé leur formation militaire, tout en leur adressant de sages conseils pour la phase académique à suivre. Enfin, il a présenté ses doléances au Président de la Commission, qui se résument à l’augmentation de la dotation financière pour répondre aux difficultés managériales de l’EIED.

Second intervenant, le Ministre d’État en charge de l’Intégration. Après avoir rappelé la situation difficile que traverse la CEMAC depuis la crise née de la chute des prix du pétrole, il a conclu que « La présente cérémonie est la preuve de la solidarité entre les États de la CEMAC », en référence à l’acte de haute portée de son Chef d’État qui a permis à l’EIED de retrouver un cadre propice pour la formation des jeunes.

Dernier à prendre la parole, le Président de la Commission a souligné l’importance des Administrations douanières au sein des États de la CEMAC dans la mobilisation des recettes budgétaires. En vantant la formation à l’EIED, le Pr Daniel Ona Ondo a surtout mis l’accent sur l’intégration régionale «Cette belle école permet, non seulement à nos jeunes cadres de se connaître, mais aussi de mutualiser leurs savoirs et enfin de s’imprégner de l’importance de l’intégration régionale».

En réponse aux sollicitations du Directeur Général, le premier responsable de la Commission a dit avoir pris la pleine mesure des difficultés et a soutenu «Notre apport dans la gestion de vos problèmes sera proportionnelle à la collecte de la TCI. C’est l’occasion pour moi de faire un plaidoyer auprès de nos États pour une plus grande collecte de cette taxe». Pour finir, il s’est adressé aux stagiaires en ces termes: «Vous allez bientôt commencer la formation professionnelle, je vous exhorte à faire preuve de concentration, de courtoisie, d’humilité envers les formateurs et le personnel administratif. Je vous encourage à cultiver l’esprit de l’intégration Communautaire, gage de développement et de progrès». C’est sur cette note d’espoir que le Président de la Commission a officiellement ouvert la rentrée académique à l’EIED de la CEMAC.

 

Flux financiers illicites

Les journalistes africains en ordre de bataille

Des professionnels de médias des pays africains viennent d’être édifiés sur l’investigation journalistique en matière de flux financiers illicites. C’était au cours d’un atelier tenu à Yaoundé, du 11 au 12 avril 2019.

Organisé par le Réseau pour la justice fiscale Afrique (RIFA), le séminaire sur les flux illicites vient de réunir à Yaoundé experts et journalistes africains pour des échanges et des partages d’expériences. Cet atelier avait pour objectif de sensibiliser les journalistes africains sur le phénomène des flux financiers illicites qui fleurit en Afrique. Pendant deux jours, les journalistes ont reçu des connaissances sur la justice fiscale d’une manière générale et sur les flux financiers illicites précisément.

Il en ressort que les hommes de médias en quête d’informations sur les fuites de capitaux font face à divers dangers. Parce qu’ils s’attaquent à des individus très puissants, révèle Moussa Aksar. D’après ce journaliste d’investigation sénégalais de renommée internationale, «à ce niveau, même l’intégrité physique du journaliste peut être atteinte. Son organe de presse peut subir des pressions avec des redressements fiscaux imaginaires, des pots-de-vin et voire la corruption. Il y a aussi ses données et son matériel de travail qui peuvent être détruis», indique-t-il.

Pour faire face à ces pressions, les journalistes ont reçu des techniques et méthodes appropriées dans la recherche, le traitement et la publication de leurs enquêtes sur les flux financiers illicites. «Cet atelier a été très édifiant pour nous en tant que journaliste. Nous sommes désormais outillés pour faire face à ce genre de problème dans notre pays», affirme Sidy Djimbi Ndao, journaliste sénégalais venus assister à l’évènement. Pour son collègue du Burundi, le crédo est le même. «Cet atelier nous a appris beaucoup de notions qui vont influencer la qualité et le contenu de nos reportages en rapport avec l’exploitation minière, pour que les minerais amorcent le développement de l’Afrique.

L’Afrique est un continent riche en minerais, mais il est actuellement exploité illégalement et on ne voit pas les revenus qui sont alloués aux pays africains. Malgré les menaces, nous n’allons pas baisser les bras pour autant. C’est au journaliste de dénoncer cela», précise Placide Niyouwungere, de la radio Isangangniro au Burundi. Au finish, pour mieux combattre le mal, les hommes de médias africains ont choisi de rester soudés. «Nous avons débattu pour voir dans quelle mesure nous pouvons travailler et rester en synergie avec les acteurs qui travaillent sur des questions de flux financiers, pour barrer la voie à ce phénomène dans notre continent», confesse Moussa Aksar. Après tout, le journaliste d’investigation doit d’abord rester motivé pour rendre service son pays.

Joseph Julien Ondoua Owona, Stg

 

Création des zones économiques

La société civile CAMEROUNAISE tire la sonnette d’alarme

Elle redoute l’accaparement des terres de peuples autochtones.

 

« En notre sortie ce jour, n’allez surtout pas voir une critique du décret présidentiel ». D’emblée, Cyprien Bekono Ella, le président du Collectif des ONG de lutte contre l’accaparement des terres de la région du Sud, refuse toute grille de lecture opposée au texte que signe Paul Biya ce 17 avril 2019. Ce qui, au demeurant, sous-tend la conférence de presse que le président du Collectif des ONG de lutte contre l’accaparement des terres de la région du Sud donne ce 23 avril 2019 à Yaoundé, s’affiche avec une grande inquiétude. «Le décret vise à relancer l’économie à travers une fiscalité et des formalités administratives allégées ; c’est vrai. Mais, il risque aussi de servir d’onction à des ogres fonciers nationaux et étrangers», argumente l’environnementaliste. Selon ce dernier, c’est le versant dramatique de la création des zones économiques à facilités fiscales. Le plus angoissant : «les autorités font un appel du pied aux investisseurs étrangers, qui pourraient louer des terrains pour une durée de 99 ans!»

Par le truchement d’une métaphore inspirée, le Collectif parle de «loups fonciers contre brebis locales». À comprendre qu’à travers la mise en place des zones économiques à facilités fiscales, beaucoup de sites au sol fertile et riche en ressources diverses vont être sélectionnés et disparaîtront des zones de vie de la majorité des Camerounais pour devenir des territoires réservés principalement à des étrangers et peut-être aussi à une infime minorité de locaux. Ce scénario catastrophe, le Collectif est déterminé à l’empêcher.

Ce d’autant plus que, pour Cyprien Bekono Ella, le texte du 17 avril 2019 ne semble augurer d’aucun avantage significatif. Aussi souhaite-t-il la mise en place de codes de bonne conduite entendus comme des principes de responsabilité sociale et environnementale. «Il est encore temps de tenir des consultations qui permettraient à la population locale d’exprimer ses besoins, favorisant ainsi une forme de dialogue. Cela pourrait à long terme pacifier les relations entre les dirigeants et la population, et ainsi favoriser l’arrivée des potentiels investisseurs. La mise en place de telles mesures d’inclusion des communautés locales, qui passe également par des politiques d’aide et de soutien, s’inscrirait alors dans les lignes directrices du décret», suggère Cyprien Bekono Ella.

Bobo Ousmanou

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