Le coton ne sera pas abandonné entre les mains des néo colons au Nord. La filière arachide ou oignon bien organisée ramènerait les jeunes, qui sont sur les motos à des vrais métiers nobles. L’industrialisation (aciérie, chimie, textile etc.) créeraient des emplois, l’innovation, la recherche, économie numérique.
L’expert en économie questionne la pertinence des politiques mises en œuvre sous le Renouveau national et se fait le chantre d’un renouveau économique.
Pour analyser la vision et la politique économique de notre pays ces 39 dernières années, donc depuis l’accession à la magistrature suprême de M. Paul Biya, il est loisible de voir que deux périodes ont marqué ce temps.
Depuis 1985, le pays est sous ajustement structurel, donc le Fonds monétaire international et la Banque mondiale pilotent notre économie. Notre Pays était très endetté et avait tous les problèmes pour faire face à ses engagements, notre économie était devenue extravertie.
De sorte que les deux institutions de Bretton Woods ont mis en avant les différences entre les politiques pratiquées et la vision traditionnelle ayant prévalu ces vingt dernières années. Ils ont donc imposé ces dix éléments :
1-Discipline fiscale
2-Révision des priorités de la dépense publique
3-Réforme fiscale
4-Libéralisation des taux d’intérêt
5-Taux de change concurrentiel
6-Libéralisation des échanges
7-Libéralisation de l’investissement étranger privé
8-Privatisation
9- Dérèglementation
10 –Un droit de propriété sûr
Tout ceci étant accompagné de dégraissage des agents de la fonction publique, la fin des divers projets et programmes dans le pays, le découragement des planteurs voyant leurs récoltes non achetées etc.
Il n’est pas aisé de faire la part des choses, car cela a duré vingt ans et plus, et nous ne nous relevons pas encore.
Au milieu des années 1990, il est clairement apparu que nous avions de gros problèmes à rembourser nos dettes, devant l’augmentation des remboursements, il a été créé la politique défensive des prêts.
En 1996, le FMI et la Banque mondiale lancèrent une mesure au nom très étrange : initiative pour pays pauvres et très endettés ou PPTE. Cette initiative présentait deux caractéristiques majeures: l’octroi de l’allègement de dettes, accrues par les créanciers publics bilatéraux (80% à 90%) et pour la première fois, des réductions des dettes contractées avec les organismes multilatéraux.
La conséquence directe de cette politique dictée, ou dirigée par le FMI et la Banque mondiale, est la mise à zéro du niveau de notre économie. On parle de la surliquidité des banques, mais celles-ci n’acceptent pas de dossiers de financement, parce que non banquables; c’est la réponse qu’on sert à tout le monde. Mais on finance des dossiers d’importations des produits manufacturés ou alimentaires.
1999 vit l’introduction de la nouvelle initiative PPTE «renforcée», afin d’assurer avec davantage de rapidité, un allègement de dette accrue. Il fallait qu’on ait un bilan de bonnes politiques économiques conformes au critère du FMI et de la Banque mondiale, comportant un environnement macroéconomique stable, un abaissement des restrictions commerciales, des mesures de soutien à la croissance du secteur privé. Les deux institutions attendaient du Cameroun des cadres stratégiques de lutte contre la pauvreté. D’où la rédaction du DSCE, d’où l’atteinte du Point de Décision. Le Cameroun, ayant appliqué vigoureusement pendant une année, a atteint ce qu’on appelle le Point d’Achèvement.
Limites
Vous comprenez que nous ne pouvions pas manager le DSCE, car il n’est pas d’initiative des Camerounais, c’est pour cette raison que personne ne peut porter la paternité d’un document économique, qui est plutôt une œuvre littéraire. Il n’est ni chiffré, ni daté, sur le temps et les opérations.
Bientôt quarante années (40) de pouvoir ou au pouvoir. Pouvait-il éviter de soumettre l’économie de notre pays sous les foudres caudines du FMI et de la Banque mondiale? Pourrait-il assister, ou était-il complice du démembrement de l’économie nationale? Ces questions nous nous les poserons toujours.
La conséquence directe de cette politique dictée, ou dirigée par le FMI et la Banque mondiale, est la mise à zéro du niveau de notre économie. On parle de la surliquidité des banques, mais celles-ci n’acceptent pas de dossiers de financement, parce que non banquables; c’est la réponse qu’on sert à tout le monde. Mais on finance des dossiers d’importations des produits manufacturés ou alimentaires. Oui, nous sommes redevenus des comptoirs. La gouvernance, bonne ou mauvaise refait surface. Quelle que soit la fenêtre de tir que l’on prend, on se heurte à la lancinante question de que sera demain? Comment fera-t-on demain?
La balance commerciale est facilement retournable en notre faveur. Au lieu de vendre les terres, l’investisseur signerait des baux avec pour partenaires les collectivités décentralisées et les communautés villageoises, ce qui maintiendrait les jeunes sur place. Une économie qui n’a pas pour but la création d’une classe moyenne (rurale, industrielle, et intellectuelle) est vouée à l’échec.
Il est temps qu’on se réveille du sommeil dans lequel nous sommes plongés depuis 39 ans. Les étapes classiques qu’empruntent tous les pays, ayant connu notre situation, sont d’abord la planification; la valeur d’une planification dépend de la possibilité de sa réalisation dans son exécution. La loi définit au préalable sa durée, les choix stratégiques et surtout les objectifs à atteindre, ainsi les relations à mener pour parvenir aux résultats attendus qui seront clairement définis. Elle faudra aussi les mesures juridiques, financières, et administratives à mettre en œuvre pour l’atteinte des objectifs.
Elle doit prévoir l’évolution de certaines politiques publiques et indiquer les moyens indispensables au financement des actions nouvelles et les déploiements nécessaires. On entend dire, écrire qu’il faut un plan Marshall pour l’Afrique, c’est bien beau. Qui va le piloter? Car le plan Marshall, comme son nom l’indique, c’est la planification, les américains et les Européens ont réussi à le mettre en œuvre. Sommes-nous capables de le faire? Il y a cette fausse fierté, qui nous fait croire, que quand on est nommé, on est capable des prouesses, non!
39 ans nous ont laissé des marques indélébiles, des marques qu’il faudrait du temps pour s’en défaire. Sommes-nous capables de nous affranchir de la dictature de l’immédiateté?
Reconstruisons une agriculture qui précède l’agro-alimentaire et l’industrie. Le café, le cacao et la banane sont rémunérés à leur juste prix auprès des planteurs. Ce sera une agriculture des filières. Le coton ne sera pas abandonné entre les mains des néo colons au Nord. La filière arachide ou oignon bien organisée ramènerait les jeunes, qui sont sur les motos à des vrais métiers nobles. L’industrialisation (aciérie, chimie, textile etc.) créeraient des emplois, l’innovation, la recherche, économie numérique.
Réveillons-nous, l’espoir de l’espérance est vraiment réel, oui nous pouvons! Combien pèse l’importation du riz? de la farine, des oléagineux?
La balance commerciale est facilement retournable en notre faveur. Au lieu de vendre les terres, l’investisseur signerait des baux avec pour partenaires les collectivités décentralisées et les communautés villageoises, ce qui maintiendrait les jeunes sur place. Une économie qui n’a pas pour but la création d’une classe moyenne (rurale, industrielle, et intellectuelle) est vouée à l’échec.La planification est incontournable, car elle explique tout. L’organisation, la méthode et la discipline sont les maîtres-mots du succès de toute économie. Pensons-y. Que le 40ème anniversaire soit plus reluisant demain!