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2e édition de la Semaine de l’innovation numérique : Nervis Tetsop Nzometiah, le premier de cordée

Profil et ambitions du jeune start-upper venu de la région du Sud-Ouest, actuel détenteur du Prix spécial du président de la République.

 

L’écosystème numérique camerounais vient de s’enrichir de 15 nouvelles jeunes pousses ce 28 août 2020. À la faveur de la clôture de la seconde édition de la Semaine de l’innovation numérique, ça ne parle que de cloud, de smartphones, d’intelligence artificielle et de data au Palais polyvalent des sports de Yaoundé. Ce jour, Nervis Tetsop Nzometiah est entré dans le cercle très fermé des gagnants du Prix spécial du président de la République. Avec son «e-Waste 3D Printer» (projet d’imprimante 3D conçue à partir des déchets électroniques et qui permet l’impression des objets en 3D), le jeune natif de Buea (Sud-Ouest) a soulevé l’enthousiasme du jury de la compétition avant de soulever un chèque de 10 millions FCFA (et bien d’autres gadgets dont l’accès à un programme de formation d’IBM et à la plateforme de formation de la Tony Elumelu Foundation) dont il a su se montrer digne.

Dans l’arène du Palais des sports de Yaoundé, la jeunesse du lauréat, autant que son talent, l’amène à être comparé à Mark Zuckerberg (informaticien américain, connu pour avoir fondé le réseau social Facebook en 2004). «Je suis ému. Je pense que le cœur que j’y ai mis n’a pu qu’enchanter le jury et tous ceux qui aiment la technologie», dit l’heureux gagnant dans un sourire enfantin. Et c’est à la fois bon à entendre et beau à voir. Ce d’autant plus que les waouh engrangés, le promoteur de «e-Waste 3D Printer» et son équipe les doivent autant à leur génie qu’à leur méthode.

 

Le Sud-Ouest…
Selon Nervis Tetsop Nzometiah, 20 ans, «le rôle du start-upper est celui de passeur, qui vulgarise et transmet». Motivé par ce profil, il dit agir au quotidien pour réaliser son rêve: «mettre en lumière l’esprit de création qui anime la jeunesse de la partie anglophone du Cameroun, où bouillonne aussi l’innovation à forte valeur ajoutée technologique». Actuellement étudiant de l’Université de Buea, il confie que le prix remporté ce jour multiplie ses perspectives. «Notre économie a besoin de créateurs pour participer à la définition des standards de l’économie internationale et préserver notre modèle social. Grâce à la visibilité que notre projet a désormais, nous pouvons faire mieux et, pourquoi pas tutoyer les géants technologiques d’ailleurs.

Nous voulons créer un groupe tourné vers la technologie de pointe. En plus, ce prix donne la chance à la région du Sud-Ouest d’être parmi les destinations Tech du Cameroun, car il symbolise à merveille la “start-up nation” que nous voulons être».
Dans le fond, le propos traduit l’ambition de Nervis Tetsop Nzometiah à lever des millions et à devenir célèbre. Davantage affirmée grâce à ce Prix du président de la République, cette façon de voir les choses résonne aussi comme des remerciements à l’endroit des pouvoirs publics. «Nous saluons le gouvernement qui, par ce verdict en notre faveur, a déployé un arsenal marketing digne autour de notre projet. C’est un coup de projecteur phénoménal sur notre technologie», se réjouit le jeune start-upper.

Diane Kenfack (Stagiaire)

 

 

Le regard porteur de l’État sur les startups

D’après la ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel), l’objectif du gouvernement est de faire émerger du vivier de jeunes pousses de la «Camer Tech» des leadeurs technologiques de niveau africain, voire mondial.

 

Minette Libom Li Likeng a su qu’au-delà de l’enceinte du Palais polyvalent des sports de Yaoundé, elle s’adressait à un nombreux public généré par la retransmission de la cérémonie par visioconférence dans les délégations régionales via Campost, Facebook, Twitter… Lors de son discours de clôture de la 2e édition de la semaine de l’innovation numérique le 28 août 2020, la Minpostel a rappelé l’objectif des pouvoirs publics à travers de telles initiatives. «Il s’agit, dit-elle, de mettre en œuvre les mesures idoines pour favoriser l’émergence des PME numériques portées par les jeunes, à travers des mécanismes institutionnels visant à promouvoir la créativité et à soutenir les initiatives innovantes, le véritable enjeu étant de promouvoir un environnement propice à la création et au développement d’entreprises viables dans le secteur du numérique (…) Nous avons besoin de créer nous-mêmes nos champions technologiques de demain. Cette bataille est essentielle, car c’est le vecteur de création d’emplois sur tout notre territoire dans les prochaines années, et la garantie de notre souveraineté technologique et économique».

À écouter Minette Libom Li Likeng, le gouvernement espère créer un cercle vertueux, en donnant à ses plus belles pépites les moyens et la capacité d’innover dans le domaine du numérique. Pour être concrète, la Minpostel a fait une annonce. «Dans les prochaines semaines, un Startup Accelerator sera mis en place au sein de la SUP’PTIC Business Academy. Il s’agit en effet d’un programme qui offrira aux porteurs de projets TIC un accès au mentorat, à des ressources logistiques et techniques mises à leur disposition, à des investisseurs, ainsi qu’à d’autres formes de soutien susceptibles de les aider à devenir stables et autonomes, et à saisir les énormes opportunités qui s’offrent sur le marché national et international», a-t-elle expliqué.

D.K (Stg)

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