A l’occasion de la journée mondiale de la liberté célébrée ce 3 mai 2022, l’ONG un Monde Avenir a organisé une rencontre avec les Hommes des médias à Douala ce 6 mai 2022.
La 29ème journée mondiale de la liberté de la presse s’est célébrée le 03 mai 2022 sur le thème : « le journalisme sous l’emprise du numérique ». A cette occasion, l’ONG un Monde Avenir et ses partenaires associatifs ont organisé, ce 06 mai 2022 à Douala, la 4ème édition du forum national sur le thème «liberté de presse et accès à l’information : ingrédients de la démocratie». Cette initiative entre dans le cadre du projet d’Action citoyenne pour la liberté de la presse (ACLIP), dont l’objectif est de renforcer l’expression démocratique au Cameroun en améliorant l’accès à l’information publique par les journalistes. «Nous avons compris que si nous voulons renforcer la démocratie au Cameroun, il faut renforcer les médias, il faut renforcer les journalistes, obtenir la liberté de presse. Il n’y a pas de démocratie sans liberté de presse, sans liberté d’expression. C’est la raison pour laquelle un Monde Avenir s’est engagé avec ses partenaires pour que la Cameroun adopte une loi sur l’accès à l’information et abroge aussi le code pénal pour que les journalistes ne soient plus sujets à peines privatives de liberté pour des sujets qui concernent leur forum. C’est l’objet de ce forum qui rentre dans le plaidoyer que nous avons commencé et nous voulons qu’elle soit une action collective», souligne Philippe Nanga, coordonnateur d’un Monde Avenir.
Cette rencontre a mobilisé non seulement les hommes et femmes des médias, mais aussi des autorités administratives. Les journalistes issus des 10 régions ont participé à la rencontre et ont échangé sur trois thématiques à savoir : l’état de la liberté de la presse au Cameroun et les difficultés d’accès à l’information malgré la loi sur la transparence publique, l’enjeu universel de la liberté de la presse et l’accès à l’information pour le renforcement de la transparence et de la démocratie au Cameroun et en Afrique centrale, et enfin les initiatives en cours au sein de l’Etat en vue d’institutionnaliser l’accès à l’information. Ces communications ont permis non seulement d’interpeller et de rappeler une fois de plus les journalistes sur leur responsabilité sociale et la nécessité de s’auto-organiser, «Comparait aux années dites de brèze, il y a eu de légères évolutions mais que beaucoup reste à faire du point de vue du gouvernement en faisant émerger au Cameroun un véritable droit de la communication et des médias. Il reste aussi beaucoup à faire du point de vue des acteurs eux-mêmes en s’organisant mieux parce que dans l’histoire des luttes socio-professionnelles, aucun droit ne se donne. C’est aux journalistes de s’organiser pour gagner de plus en plus d’espace pour exercer leur métier en toute sécurité. La première sécurité du journaliste c’est sa responsabilité sociale, informé avec mesure, informé dans le respect des droits des personnes qu’il met en cause dans ses productions», indique le Pr Thomas Irené Atenga, enseignant en Droit au département communication de l’université de Douala.
Lors des échanges, l’occasion a été donnée de présenter les entraves de la liberté de la presse au Cameroun avec entre autres faits saillants, les difficultés d’accès aux sources officielles d’information, l’absence des données crédibles sur les médias au Cameroun , l’absence d’une chambre spécialisée pour juger les journalistes en cas de délit de presse, la non application de la convention collective des journalistes et métiers connexes, la problématique du financement des médias dits à capitaux privés par les pouvoirs publics.
Au regard de ce qui précède, les journalistes ayant participé à cette 4ème édition du Forum national s’engagent pour : une dépénalisation des délits de presse au Cameroun, une réforme de la loi pénale notamment en son article 305, une collaboration avec les organisations socio-professionnelles de défense des droits des journalistes, contenu dans la loi contre le terrorisme et la loi contre la cybercriminalité, la non assimilation d’un journaliste à un terroriste dans l’exercice de son métier, l’arrêt de l’espionnage des journalistes et des professionnels des médias en reconnaissant l’inviolabilité de leurs communication, l’application impérative de la convention collective des journalistes, l’adoption d’une loi portant subvention de l’Etat à la presse privée, l’application impérative de la convention collective des journalistes et métiers connexes signée qui date de 15 ans.
«La fabrication d’un contexte, sa construction est le travail à la fois des institutions et du champ socio-professionnel. C’est au gouvernement et au journaliste même de se battre pour que le contexte leur soit favorable. Dans aucun pays au monde, le gouvernement ne va se battre pour vous donner un contexte socio-professionnel favorable. C’est aux acteurs d’arracher l’espace de liberté, de contraindre l’Etat. C’est aux acteurs de prendre des risques», soutien Pr Thomas Irené Atenga. Ainsi une nation qui veut se développer doit s’ouvrir avec les informations.
Autre article du dossier :
Revue et perspectives de la presse nationale
Journée mondiale de la liberté de la presse: l’information à bon escient
4ème édition du Forum national : l’information comme développement
Diane Kenfack